Dès 2025, DS Smith réduira ses émissions de dioxyde de carbone de 73 %

À Saint-Étienne-du-Rouvray, une chaudière biomasse est en construction sur le site du papetier DS Smith. Cette installation va participer à la réduction des émissions de dioxyde de carbone de l’entreprise. Zoom sur le projet.

99 000 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone devraient être évitées chaque année grâce à une une chaudière biomasse. (@Aletheia Press/Bdelabre)
99 000 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone devraient être évitées chaque année grâce à une une chaudière biomasse. (@Aletheia Press/Bdelabre)

Dès mars 2025, la papeterie DS Smith, qui emploie 167 salariés à Saint-Étienne-du-Rouvray, va réduire ses émissions de carbone de 73 %. « Nous allons ainsi éviter le rejet de 99 000 tonnes de dioxyde de carbone chaque année » introduit Michel Etancelin, directeur général de la papeterie. Pour se « verdir », l’entreprise a décidé de faire évoluer la façon dont elle produit la vapeur, essentielle à la production de son papier. En effet, chaque année, le papetier a besoin de 540 000 tonnes de vapeur pour fabriquer 280 000 tonnes de papier pour ondulé (PPO).

« Aujourd’hui, nous utilisons une chaudière à charbon qui produit 54 tonnes de vapeur à l’heure, une chaudière à gaz qui produit 34 tonnes de vapeur à l’heure, et deux chaudières de co-génération qui produisent, chacune, 50 tonnes de vapeur à l’heure », détaille Michel Etancelin. Demain, la production reposera sur une chaudière biomasse, qui produira 65 tonnes de vapeur à l’heure, complétée par trois chaudières au gaz, produisant, chacune, 34 tonnes de vapeur à l’heure.

90 millions d’euros

« Pour détailler, la chaudière biomasse permettra de produire 80 % de notre besoin en vapeur et les chaudières à gaz, produiront les 20 % restants », assure le directeur général. La chaudière biomasse, une fois installée sur le site de 80 hectares, sera alimentée par du bois provenant de Normandie et d’Île-de-France à 70 % et par des déchets provenant directement de la papeterie à 30 %. « Chaque jour, nous sortons entre 75 et 100 tonnes de déchets, suite à la trituration de notre matière première. Au lieu d’envoyer nos déchets à l’extérieur, comme nous le faisons aujourd’hui, afin qu’ils soient revalorisés, nous les brûleront dans la chaudière biomasse », précise Michel Etancelin. Ce sont près de 66 000 tonnes de bois et 28 000 tonnes des déchets, par an, qui vont être traités dans la chaudière biomasse.

Ce « verdissement » a un coût : 90 millions d’euros. « Il faut compter 15 millions pour l’achat de deux chaudières au gaz, 25 à 30 millions d’euros pour la construction et l’installation de la chaudière biomasse et le reste pour le génie civil, le traitement des fumées et autres… », chiffre le directeur général. L’Ademe finance le projet à hauteur de 15 millions d’euros.

D’autres projets en perspective

Dans ce projet, l’avenir a déjà été envisagé. « Nous nous équipons, d’une chaudière à haute pression. Si nous y ajoutons une turbine et un alternateur, à terme, nous pourrions également, grâce à la vapeur, produire de l’électricité », ajoute Michel Etancelin. Une puissance de huit à dix mégawatts devrait alors être atteinte, pour une puissance totale nécessaire sur le site de 20 mégawatts, de quoi assurer la moitié de la consommation annuelle en énergie de la papeterie. « Le projet est à l’étude. Nous espérons le faire valider dans les deux ans. »

Autre avantage de la chaudière, la papeterie pourrait aussi y brûler des boues de station d’épuration actuellement épandues. « Cela tombe à pic, car pour traiter nos eaux, nous disposons d’une station d’épuration qui traite entre 6 000 et 7 0000 m3 d’eau par jour » chiffre à nouveau Michel Etancelin. Un pas de plus vers un nouveau modèle. Chez DS Smith, une boucle vertueuse est en train de se former.

Pour Aletheia Press, Lolita Péron