Depuis Fourmies, Medtronic fournit le monde en électrodes médicales

Calme et dextérité : deux maîtres mots qui décrivent la salle blanche du site Medtronic de Fourmies. Ici, ce sont près de 1 000 produits qui sortent chaque jour de l'usine grâce à une trentaine de collaborateurs – et d'ailleurs, majoritairement de collaboratrices, dont une partie sont d'anciennes couturières – qui manient avec précision les aiguilles en inox, le fil en polypropylène, un câble et une aiguille thoracique, indispensables à la confection de l'électrode. Le tout dans une salle blanche à l'atmosphère contrôlée où l'air extérieur ne peut pas entrer, pour éviter toute contamination.

Ces électrodes de stimulation cardiaque temporaire sont destinées aux patients qui subissent une opération chirurgicale à coeur ouvert : «L'électrode, implantée au niveau de l'épaisseur du muscle cardiaque, permet d'aider à maintenir le rythme cardiaque du patient durant 7 jours. Ensuite, si le patient ne retrouve pas son rythme, ce sont d'autres produits qui doivent être utilisés» explique Delphine Bertaux, directrice du site de Fourmies.

1 000 produits fabriqués chaque jour

Implantée rue d'Anor depuis 1979, l'usine fabrique chaque année plus de 650 000 pièces qui couvrent 90% du marché français ; la production est aussi exportée à 90% dans 120 pays dont les États-Unis, la Chine et l'Australie. Pourtant, à son origine, le site de Fourmies avait été fondé avec la volonté de fabriquer en France pour le marché français. Mais très vite, l'expansion du groupe américain partout dans le monde a nécessité rapidement des besoins d'exportation.

«Nos clients sont les centres de distribution de Medtronic partout dans le monde, qui dispatchent ensuite auprès des hôpitaux avec pour utilisateur final, le chirurgien. Nous fabriquons ici cinq familles de sondes, qui nécessitent plus ou moins d'étapes. Le 'bipolaire' par exemple, composé d'un câble coaxial, nécessite 12 étapes et en fait le produit le plus complexe. Nous en fabriquons environ 1 000 par jour» détaille Alexandre Meunier, ingénieur fabrication.

Jusqu'à huit mois de formation

La majorité des opérations sont manuelles, hormis le sertissage de l'électrode sur le mono-filament, réalisé par deux robots. «Les produits sont contrôlés à chaque fin de ligne. On vérifie par exemple qu'il n'y a pas de pointes d'aiguilles abîmées». Une surveillance indispensable et une qualité de produit mesurée à 99,98%. «80% des collaborateurs ont plus de 30 ans d'expérience. Nous avons un programme de mentorat à Fourmies et les futurs opérateurs suivent une formation de 6 à 8 mois» précise Delphine Bertaux.

Le site est d'ailleurs constamment en train de recruter, pour coller aux objectifs du groupe : entre 20 et 25% d'emplois supplémentaires et une production en croissance de 20%. D'où l'investissement de 2 millions consentis d'ici 2027 pour moderniser les infrastructures, augmenter les capacités de production, accélérer la transition écologique et dynamiser l'emploi local. Une dynamique qui s'inscrit également à l'échelle globale du groupe américain qui fête cette année ses 75 ans et qui a décidé d'investir notamment en France.