Delta FM continue de cartonner
C'est un contre-exemple à citer dans toutes les écoles de journalisme : le modèle économique de Delta FM a trouvé les bons paramètres pour être équilibré. Retour sur un média multi-territorial.
Une partie de la rédaction de Delta FM.
Le succès de Delta FM ne se dément pas depuis sa création, il y a 30 ans. Le 6 juin dernier, la radio associative Delta FM faisait sa grande sauterie pour fêter cet anniversaire. Les 2 500 places étaient prises ce soir-là et quelques-uns ont évoqué son lancement, en 1984. «On a commencé dans le cadre des radios libres… Du bricolage à la professionnalisation. Dans les années 1990, les emplois jeunes nous ont beaucoup aidés», raconte son président Roland Thomas. «Certains sont restés ; d’autres ont suivi leur chemin. Les premiers formaient les successeurs», ajoute son directeur, Michel Wierre. Au début de l’aventure, 3 000 auditeurs quotidiens forment l’auditoire ; l’an dernier, l’enquête de Médiamétrie dévoilait un chiffre écrasant : 84 000 auditeurs par jour…
Le Dunkerquois, le Boulonnais, l’Audomarois… Son cahier des charges reste simple : relayer la vie associative des territoires couverts. «La proximité est là», argumente Roland Thomas. Delta FM est la radio du SIVOM (Syndicat mixte du delta de l’Aa) qui regroupe les communes de l’est dunkerquois, dont le centre est Gravelines. Son extension aux territoires audomarois et boulonnais a accru sa notoriété… et ses recettes publicitaires. TF1 Pub gérant la pub des radios locales (8 min/jour), la radio voit sa part grandir au fil de l’audience. En sus, la régie Top Média gère la pub locale. La radio bénéficie aussi de subventions du Sivom qui lui permettent de fonctionner et de supporter une télévision (Delta TV) avec 4 journalistes. En tout, la radio emploie 21 personnes, dont 7 journalistes. Avec un budget de 1,2 million d’euros, elle met aussi en exergue quelques centaines de milliers d’euros de recettes publicitaires. Une couverture de proximité pas facile à gérer parfois : «lors des dernières élections municipales, on a couvert 75% de tous les candidats d’une vingtaine de communes de la communauté urbaine de Dunkerque, avec des plateaux, des interviews, des reportages… La pluralité, on sait ce que c’est !» sourit Michel Wierre. Mais Delta FM ne compte pas s’arrêter là. Après les fréquences obtenues dans l’Audomarois et dans le Boulonnais, elle vise sans complexe le Calaisis.