Delta 3 passe la quatrième vitesse

La quatrième phase de développement de la plateforme logistique Delta 3 de Dourges vient d’être lancée. Au programme, construction de plusieurs bâtiments, d’un parc multiservice ainsi que d’une station multi-énergie. À terme, la plateforme comptera plus de 800 000 m2 de bâtiments et emploiera plus de 3 000 personnes.

Les travaux ont déjà commencé sur le parc multiservices (au premier plan), en arrière-plan, la future zone logistique LD qui accueillera 350 000 mètres carrés d’entrepôts supplémentaires sur 115 hectares. ©ACT'Studio
Les travaux ont déjà commencé sur le parc multiservices (au premier plan), en arrière-plan, la future zone logistique LD qui accueillera 350 000 mètres carrés d’entrepôts supplémentaires sur 115 hectares. ©ACT'Studio

La logistique a indéniablement le vent en poupe. Il y a quinze ans, l’ouverture de la plateforme multimodale Delta 3 mettait en évidence les forces de la région dans ce domaine d’activité. La situation privilégiée de Dourges au cœur de l’Europe – à deux heures de Paris, de Bruxelles et de Londres –, son implantation à proximité immédiate de l’autoroute A1 et à quelques encablures des autoroutes A2 et A26 ont largement contribué à son rayonnement. «Le trafic progresse fortement depuis quelques mois, tout comme l’offre de liaisons», résume Christophe Pilch, président de la SEM Delta 3. Alors que les derniers bâtiments de la première phase sont en cours d’achèvement ou de commercialisation, le site va s’étendre avec l’ouverture d’une quatrième zone logistique, baptisée LD. À la clé, le doublement de la surface de la plateforme et la création de 1 500 emplois supplémentaires, ce qui portera à 3 000 le nombre de personnes travaillant sur le site multimodal. La zone logistique LA, la première à avoir été commercialisée et située en bordure d’autoroute, est occupée par de grands noms de la logistique (Decathlon, Leroy-Merlin, etc.) «Sur la zone logistique LB, un bâtiment de 39 000 m2 embranché fer sera achevé d’ici fin août. Il sera exploité par la société 2XL France, qui traitera les flux de plusieurs chargeurs, dont celui de Danone Waters (Evian, Volvic, Badoit)», souligne Emmanuel Favreuille, directeur de la plateforme Delta 3. Ce deuxième bâtiment permettra d’achever la commercialisation de la zone logistique LB, qui comporte déjà un premier bâtiment de 35 000 m2, occupé par Viapost qui assure la logistique pour Kiabi.

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Le terminal de transport combiné comporte les équipements nécessaires pour faire passer la marchandise sur les camions, les trains ou les barges. ©ACT’Studio

Un hub et des services

La zone logistique LC doit accueillir des activités de cross docking et/ou de messagerie dans deux bâtiments de 11 000 m2 chacun, embranchés fer. «Le programme LC complétera l’offre existante en activités de stockage par une offre de transit et d’éclatement de produits acheminés par voie ferrée», poursuit-il. Cette zone LC permettra de renforcer le rôle de hub du site et de faciliter la mutualisation des flux et le mixage des trains. Depuis la fin de l’année 2017, une liaison a été ouverte vers la Chine. La plateforme souhaite proposer de nouveaux services aux entreprises et multiplier les dessertes. L’aménagement de la zone LC et son accessibilité ferroviaire et routière sont achevés. La commercialisation des bâtiments a d’ores et déjà débuté, le dépôt des permis de construire par Delta 3 est prévu pour le dernier trimestre 2018. Face à cette zone, le projet d’extension comprend la construction d’un parc multiservice. «Il s’agit d’un parc de 7 hectares qui a été vendu à un investisseur. Il comprendra un parking de 150 places sécurisé 24h/24 et 7j/7, un centre de maintenance, mais aussi une activité de location de remorques.» Le projet comporte en outre l’ouverture d’un restaurant, d’un contrôle technique et d’un centre de lavage poids lourd. «Il est aujourd’hui indispensable d’avoir des services sur la zone pour éviter le parking sauvage, mais aussi apporter des activités complémentaires.», affirme le directeur de la plateforme.

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Lors de la présentation de l’extension de la plateforme, Christophe. Pilch, président de l’EPL Delta 3, a donné les grandes lignes du projet. ©ACT’Studio

Une extension de 115 hectares

Le plus gros point du projet d’extension se situe au niveau de la future zone logistique LD, qui s’étendra sur un peu plus de 115 hectares. «L’acquisition foncière, qui avait débuté mi-2015, est désormais achevée. La construction des premiers bâtiments va démarrer dans les mois à venir.» Sur cette zone, 350 000 m2 d’entrepôts supplémentaires de grande taille sont envisagés : «Cela représente un doublement de la surface de bâtiment sur Delta 3.»
Cette opération d’extension a été chiffrée à 105 millions d’euros : 25 millions d’euros pour l’aménagement et 80 millions pour la construction des entrepôts. La zone se compose de quatre lots. Le premier programme consiste à créer un parc locatif d’environ 150 000 m2, avec deux bâtiments qui seront livrés par Delta 3, promoteur au fonds Logistis. «Il est aujourd’hui important que nous construisions les bâtiments en direct pour pouvoir en assurer la maîtrise architecturale.» Suivront ensuite la construction d’un bâtiment logistique clés en main d’une surface de 110 000 m2, un lot d’environ 30 hectares qui pourra accueillir un ou deux bâtiments d’un maximum de 130 000 m2 et un dernier lot avec environ 15 000 m2 destinés au stockage de produits sous température dirigée (froid positif, froid négatif). Les travaux de construction devraient démarrer courant septembre 2018 pour une livraison fin 2019.

Une première en France

À l’entrée de la zone, le long de la Deûle, une station multi-énergie va voir le jour. Elle distribuera du gaz naturel comprimé, du gaz naturel liquéfié, de l’hydrogène et des recharges électriques. «La demande de permis de construire de cette station-service de nouvelle génération vient d’être déposée, sa mise en service est prévue pour 2019.» Une étude est également menée par l’exploitant pour installer sur le terrain une unité de pyrogazéification des déchets. «L’objectif est de produire de l’énergie à partir des déchets produits sur le site emballages plastique et bois. À terme, l’unité de pyrogazéification pourrait également utiliser les déchets solides résiduels du TVME pour produire de l’énergie.» La Deûle pourrait permettre à des barges circulant sur le futur canal Seine-Nord de venir s’y approvisionner.