Capital-investissement

DecideOm renforce son actionnariat

Spécialisée dans la gestion de projets data et notamment présente à Lille, DecideOm vient d’ouvrir son capital à Bpifrance et NCI, qui en devient l’actionnaire majoritaire. Alors que la société évolue dans un secteur de plus en plus concurrentiel, ses fondateurs comptent sur cette opération pour mieux se structurer et accélérer leur développement.

Cofondateur de DecideOm, Christophe Malbezin en reste actionnaire minoritaire.
Cofondateur de DecideOm, Christophe Malbezin en reste actionnaire minoritaire.

Quatorze ans après sa création, DecideOm bascule dans le giron du capital-investissement (private equity). Jusqu’alors détenue par ses deux fondateurs (96% du capital), Christophe Malbezin et Bertrand Gaillez, et par Nicolas Salvagnin (4%), directeur de l’agence de Lille, cette entreprise de services du numérique (ESN) qui accompagne les sociétés dans le traitement et l’exploitation de leurs données vient en effet de boucler un tour de table auquel ont participé Bpifrance et surtout NCI, devenu à l’occasion l’actionnaire majoritaire. 

Une annonce qui vient clore avec succès un chantier engagé un an plus tôt par les dirigeants de DecideOm. «Dans la mesure où de plus en plus d’acteurs cherchent à se positionner sur le secteur de la data, il est nécessaire, pour conserver et gagner des parts de marché, d’investir en permanence, témoigne Christophe Malbezin, son président. Or cela implique non seulement de disposer de moyens financiers adéquats, mais aussi, pour bien accompagner cette croissance, de structurer efficacement l’organisation de l’entreprise. Sur la base de ces constats, nous avons jugé que l’arrivée de nouveaux partenaires nous serait précieuse pour continuer de faire grandir le groupe.»

Des discussions avec des industriels

Conseillé par la société de conseil indépendante Septentrion Finance, le management de DecideOm a alors commencé à discuter avec plusieurs acteurs, parmi lesquels des fonds d’investissement et des industriels. Toutefois, l’hypothèse d’un adossement à une autre entreprise a été rapidement balayée. «Si nos collaborateurs et nos clients viennent chez nous, c’est parce qu’ils apprécient notre façon de fonctionner, pointe Christophe Malbezin. Or nous redoutions que le changement de culture qu’aurait entraîné un rachat par un industriel n’altère notre ADN et se révèle, in fine, contreproductif.» 

Privilégiant l’option d’un fonds régional, les dirigeants ont jeté leur dévolu sur NCI, qui est également présent à Lille. Restant actionnaires, les deux fondateurs ont également profité de cette opération pour faire entrer au capital Adrien Futschik, le responsable de l’agence de Paris, tandis que Nicolas Salvagnin accroissait sa participation. Ce bloc de managers détient désormais 30% du capital de DecideOm et le tandem NCI-Bpifrance 70%. Intégrant de la dette, la transaction n’a pas donné lieu à une levée d’argent frais ("new money", dans le jargon du private equity) dans le cadre d’une augmentation de capital.

Des objectifs ambitieux

Forte du soutien de son nouvel actionnaire majoritaire et de la Banque publique d’investissement, l’ESN se veut ambitieuse. Comptant aujourd’hui 125 collaborateurs, elle s’est fixé l’objectif de franchir le cap de 250 sur un horizon de six ans. Pour cela, elle entend recourir tant à la croissance organique qu’externe. Disposant de bureaux à Lille, Paris et Lyon, dont le potentiel de développement demeure significatif selon elle, DecideOm souhaite en ouvrir de nouveaux, notamment dans l’Ouest. La société vise un chiffre d’affaires annuel de 28 millions d’euros en 2028, contre 15 millions d’euros en 2021, avec une prévision de 17 millions d’euros au titre de son exercice 2022.