Entreprises
Décarboner : enjeu d'envergure pour les entreprises mosellanes
Le terme décarbonation n’est pas seulement un mot aux accents techniques. Face aux enjeux environnementaux, il est un réel engagement, un virage, que doit prendre les entreprises. Pourquoi et comment? Le Cercle Entreprises Rives de Moselle (CERM) va décrypter la question.

Depuis quelques années, la décarbonation de l’économie redéfinit les règles du jeu pour les entreprises françaises. Dans le sillage de la planification écologique du gouvernement, en vue d'atteindre la neutralité carbone de la France à horizon 2050 et de poursuivre ses objectifs de réduction de CO2 en 2030, elle est devenue le fer de lance du plan de transition écologique public, et l'État investit massivement en ce sens (5,6 Mds€). Selon l'Agence de la transition écologique (ADEME), «la décarbonation est une métamorphose profonde des pratiques économiques, une réinvention de la manière dont les entreprises interagissent avec l'environnement.» Dans cette stratégie de décarbonation, des secteurs majeurs de notre économie doivent faire leur mue. L’industrie française, générant 20 % des émissions nationales de Gaz à Effet de Serre (GES) en est un élément clé. L’objectif est de réduire de 35 % ses GES d’ici 2030, 81 % d’ici 2050 par rapport à 2015. Pour cela, elle parie sur l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et la récupération, l’utilisation de matières provenant du recyclage comme l’acier, le verre, l’aluminium, le papier-carton, les plastiques. Avec quatre technologies de rupture : l’hydrogène bas carbone, la biomasse, l’électrification des procédés, la capture, le stockage et l’utilisation de carbone.
Appel à des pratiques vertueuses
Le BTP, lui, pèse 44 % de la consommation d’énergie et 25 % des émissions de CO2 annuelles nationales. Objectif : une réduction de 49 % des émissions d’ici 2030 et la décarbonation totale en 2050. Cela passe par des matériaux de construction écologiques, la mise en place d’une efficiente rénovation énergétique des bâtiments, l’intégration de sources d’énergie renouvelable comme les panneaux solaires photovoltaïques et les pompes à chaleur, afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles dans les constructions neuves et rénovées. L’agriculture représente également une part importante des émissions de GES. Les solutions : des pratiques agricoles durables - comme l’agroécologie, l’agroforesterie, la permaculture - , la réduction des engrais chimiques, le biogaz sur les exploitations, la lutte contre le gaspillage alimentaire, la promotion des aliments biologiques. Les transports sont eux concernés au premier plan. La stratégie de décarbonation inclut le développement des infrastructures pour les véhicules électriques, la promotion des transports en commun, des modes de déplacement doux (vélo, marche), le soutien à la recherche et au développement de carburants alternatifs, tels que l’hydrogène et les biocarburants.
Faire un état des lieux
Enfin,
la numérique émet des GES à hauteur de 2,5 %. Sans mesures, cette
part pourrait augmenter à 7 % d’ici 2040. La loi Anti-gaspillage
et économie circulaire (AGEC) est un premier levier pour réduire
l’impact du numérique. Cela passe par ailleurs par la mise en
place de programmes de recyclage et de revalorisation, l’intégration
des principes de l’éco-conception dans la fabrication des
produits, la lutte contre l’obsolescence programmée en proposant
des produits durables, la sensibilisation des consommateurs à
l’empreinte carbone des produits. Face à ce panorama, le chef
d’entreprise peut se poser cette double question : comment entamer
une démarche de décarbonation ? Où en suis-je sur le sujet ? C’est
cette thématique que le Club Entreprises Rives de Moselle (CERM)
abordera dans un P’tit Déj, au Novotel d’Hauconcourt.
Intervenants de cette matinale : Jacques-Henri Droz (Veolia), Laurent
Parisse (ResSources) et Florent Dias (Orne Recyclage). Une expertise
distillée, des expériences mise en commun : la trame pour avancer
sur ce chemin de la décarbonatation.