Décarbonation industrielle : H2V va implanter une unité de production d’hydrogène bas carbone à Dunkerque

Le groupe français, basé à Paris, a inauguré ses locaux dunkerquois le 8 janvier dernier, en présence de nombreux représentants du monde économique. Un pas supplémentaire vers la construction d’une première unité de production d’hydrogène bas carbone d’une puissance de 200 MW à l’horizon 2027 pour accompagner la décarbonation du territoire.

Alexis Martinez, directeur général, s'est rendu à Dunkerque le 8 janvier dernier pour inaugurer les nouveaux bureaux d'H2V en plein centre-ville.
Alexis Martinez, directeur général, s'est rendu à Dunkerque le 8 janvier dernier pour inaugurer les nouveaux bureaux d'H2V en plein centre-ville.

H2V, c’était un peu l’Arlésienne à Dunkerque. Annoncé depuis plusieurs années, son projet d’implantation d’une unité de production d’hydrogène bas carbone sur un terrain du Port de Dunkerque à Loon-Plage a mis plus de temps que prévu pour se concrétiser. L’investissement, estimé à 300 millions d’euros (hors subventions) pour la seule première unité, n’y est pas pour rien. Toutefois, l’installation ce début janvier 2024, d’une équipe d’H2V dans des locaux situés en plein centre de Dunkerque semble indiquer que le projet est désormais en bonne voie. «La décision finale d’investissement va intervenir en fin d’année», précise Alexis Martinez, directeur général d’H2V. «Il nous faut attendre la validation officielle par ArcelorMittal de son nouveau process de fabrication d’acier bas carbone (sans utilisation de charbon) qui entraînera des besoins gigantesques en hydrogène. Et qui justifie, donc, notre implantation. Même si ArcelorMittal ne sera pas notre unique client, vu les autres projets de décarbonation industrielle annoncés mais aussi les applications possibles dans les nouveaux carburants de synthèse en développement sur le territoire auxquels nous croyons beaucoup».

Le projet d’H2V comporte deux phases : la construction d’une première unité de production d’hydrogène bas carbone (c’est-à-dire fabriqué à partir d’électricité bas carbone comme le nucléaire ou l’éolien) d’une puissance de 200 MW, soit 28 000 tonnes annuelles. Les travaux pourraient commencer en 2025 pour une mise en service en 2027. La seconde phase concerne la construction d’une deuxième unité de 300 MW, soit 42 000 tonnes annuelles supplémentaires. La décision d’investissement doit intervenir fin 2026.

Des besoins en hydrogène évalués à 140 000 tonnes annuelles

La décarbonation industrielle dans laquelle le territoire dunkerquois s’est engagé va entraîner des besoins en hydrogène évalués à près de 140 000 tonnes annuelles. «C’est énorme et cela signifie qu’H2V sera l’un des maillons de ce nouvel écosystème mais pas le seul. D’autres acteurs de l’hydrogène vont nous rejoindre à Dunkerque, premier territoire français à être concerné par la décarbonation puisque premier émetteur de CO2 industriel», ajoute Alexis Martinez.

La mise en route de la première unité devrait conduire à la création d’environ 70 emplois directs. «Une goutte d’eau par rapport aux deux usines géantes de batteries électriques» sourit le directeur général. «Plus qu’en termes d’emplois, c’est surtout en tant que partenaire majeur de la décarbonation que notre apport au territoire doit être vu», conclut-il.