Décarbonation du ciment : Ecocem présente son dernier-né

Doublement de la surface du site, embauche d’une quinzaine de salariés... Ecocem mise sur son site de Dunkerque pour industrialiser et commercialiser, à l'horizon 2026, son ciment «ACT». Une petite révolution pour le groupe familial irlandais dirigé, pour la partie Europe, par Conor O'Riain. 

Cette technologie permettra «une réduction de 70% de l’empreinte carbone par rapport à la moyenne des ciments français», a-t-il promis. Un enjeu de taille quand on sait que le ciment est responsable de près de 8% des émissions mondiales de CO2. En cause, son composant principal : le clinker, un mélange de calcaire et d’argile. Récupérant et broyant les scories des hauts fourneaux d'Arcelor Mittal, son voisin et partenaire depuis son implantation à Dunkerque en 2018, Ecocem a déjà remplacé une grande partie du clinker de son produit par du «laitier granulé» de couleur sable. 

«Décarbonation massive»

Avec ACT, le groupe aux 137 millions d'euros de chiffre d'affaires et qui compte Bill Gates parmi ses investisseurs va remplacer le clinker par du «filler calcaire», à savoir du calcaire broyé. Le taux de clinker est abaissé, passant d’un taux moyen de 75% à moins de 30%. «ACT est aujourd’hui une technologie mature, qui affiche d’excellentes performances techniques et environnementales permettant une décarbonation massive», a plaidé Ecocem.

Dans ce cadre, Ecocem s’est notamment allié avec CB Green, filiale des Carrières du Boulonnais basée près de Boulogne-sur-Mer. L'entreprise, qui emploie d'ores et déjà une trentaine de personnes à Dunkerque, compte produire avec ACT plus de 300 000 tonnes par an, qui viendront s'ajouter à ses 750 000 tonnes de ciment bas carbone annuelles. «Notre stratégie consiste à déployer la technologie ACT avec le plus grand nombre de partenaires afin d’accélérer la décarbonation de la construction. Notre joint-venture avec CB Green est un grand pas en avant et permettra d’augmenter significativement notre capacité de production, pour atteindre plus de 300 000 tonnes de liant ACT par an», a ainsi déclaré Conor O’Riain. 

La société, fondée et dirigée par son père Donald O'Riain il y a 24 ans, compte sur des financements publics pour ce faire, avec notamment l’aide de Bpifrance, de la Région Hauts-de-France et de la Communauté urbaine de Dunkerque.