Débat public pour le parc éolien en mer
Le 24 avril, le débat public concernant le projet d’implantation de 62 éoliennes offshore de long des côtes du Tréport et de Cayeux-sur-Mer a été lancé. La première réunion publique s’est tenue au Tréport le 4 mai dernier. Les opposants nombreux, mais aussi, les partisans - beaucoup moins présent- ont pu s’exprimer.
Le débat public concernant le projet de parc éolien en mer de Dieppe- Le Tréport est donc lancé. Sont prévus trois grandes réunions publiques, deux conférences débats, quatre ateliers thématiques, 20 débats mobiles, une exposition itinérante, un site Internet (http:// eolienmer-pdlt.debatpublic.fr)… Il se terminera le 31 juillet prochain. Le maître d’ouvrage aura jusque la fin d’année pour dire s’il poursuit ou non le projet.
200 personnes
Environ 200 personnes ont assisté à la première réunion publique organisée au Tréport. Près de 350 ont suivi les débats via Internet. Rappelons que le projet prévoit l’implantation de 62 éoliennes de 8 mégawatts et de 220 mètres de haut situées à 16 kilomètres de Dieppe, 15 du Tréport et 19 de Cayeux-sur-Mer, pour une puissance totale installée de 496 MW pouvant alimenter en électricité 850 000 personnes. Son coût est estimé à 2 milliards d’euros. L’exploitation pourrait débuter en 2021 pour 20 à 25 ans. Le projet est porté par le groupement industriel Les éoliennes en mer Dieppe-Le Tréport, composé de Engie (ex GDF-Suez), EDP Renewables et Neoen Marine. Trois thèmes ont été abordés : 2010-2015 : “Les modifications du projet ont-elles fait bouger les lignes ?”, “Pêche, tourisme, maintenance, industrie… quel projet de territoire ?” et “Les impacts sur l’environnement”. Car le projet rencontre beaucoup d’hostilités en particulier au Tréport. Son premier adjoint, Laurent Jacques, a renouvelé un « non franc et massif à ce projet » qui va « nuire à la pêche et au tourisme » dans ce port où stationnent 50 bateaux. Il a évoqué la présence de bombes de la Seconde Guerre mondiale, des possibles naufrages et marées noires, des nuisances visuelles, la disparition de milliers d’emplois…
6 000 emplois
Du côté des porteurs du projet, les chiffres de 1 500 emplois directs et 4 500 emplois indirects sont avancés durant la réalisation du projet, 400 entreprises seraient concernées par le projet et 125 personnes travailleraient ensuite sur place pour la maintenance du parc. Des chiffres insuffisants pour les opposants au projet. « Un projet peut toujours être amélioré », estime Mario Pain, directeur adjoint de la direction de l’énergie au ministère de l’Environnement. Alors qu’1 MW nucléaire coûte 45 euros à produire, 1 MW éolien coûte lui 200 euros : «On a assez avec la centrale de Penly », affirment des opposants, qui ont à plusieurs reprises demandé l’abandon du projet. Les promoteurs ambitionnent de constituer une véritable filière industrielle et d’exporter vers des pays prêts à acheter plus cher l’électricité éolienne.
Claude Midi, directeur du développement chez Engie, a affirmé que la priorité était « la préservation de l’emploi existant » dans la pêche et le tourisme. Après l’aval de la préfecture maritime, les pêcheurs pourraient circuler dans le parc grâce à de larges couloirs.
Mais les professionnels craignent des accidents, outre celles d’élus de Haute Normandie des voix de particuliers se sont élevées pour le projet : « Cette opportunité, il ne faut pas la laisser passer. Nos enfants nous le reprocheront… » Prochaine grande réunion publique, le 25 juin, à Dieppe.