«J'ai retrouvé confiance en moi»

Parce qu’une trajectoire professionnelle, dans sa phase d’insertion ou son déroulé, est rarement linéaire, elle demande, souvent, des réorientations, des reconversions, pour optimiser ses compétences, les compléter, changer de voie par choix personnel ou de manière plus contrainte. Le changement, ce n’est jamais simple, il bouscule nos modes de vie, oblige à une remise en cause, à une introspection qui dépasse souvent le champ du domaine du travail et s’intéresse à l’ensemble d’un chemin : celui de la personne propre. À l’heure de ces virages que nous prenons tous un jour ou l’autre dans nos existences, rien ne saurait se faire dans la brutalité, dans la précipitation. Tout doit être dosé, posé. En somme, aux côtés des savoir-faire, il s’agit de valoriser l’humain, dans ses potentialités, d’ailleurs pas toujours pleinement exploitées. En définitive, chercher le positif pour aller vers le meilleur épanouissement via la sphère professionnelle.

Une journée de contacts

Il y a quelque années, on parlait de «faire de l’emploi». Les évolutions sociétales et la profonde réflexion sur le sens de ce que l’on fait - accélérées par la phase Covid - ont modifié ce paradigme. Dans une évolution de parcours professionnel, il s’agit de parler de travail, dans sa dimension technique, mais également et avant tout dans sa dimension humaine. Ce leitmotiv était assurément la philosophie partagée par les acteurs socio-économiques et de l’insertion qui ont accueilli un nombreux public aux portes ouvertes de l’Afpa de Metz. L’établissement public y présentait son panel de formations. Plusieurs partenaires étaient présents : les agences Pôle emploi de Metz, la Mission locale du Pays Messin, le service emploi-insertion de la ville de Metz... Tout au long de cette journée, volontiers construite comme un espace convivial facilitant le contact direct entre public et professionnels, le flux a été régulier. Au final, plus d’une centaine de personnes, jeunes et moins jeunes, sont venues chercher un conseil, une solution pour une formation, un apprentissage, une piste d’emploi. À l’issue de cette première approche générale, les contacts individuels sont pris avec les organismes.

Un pied à l'étrier via La Promo 16.18

Il suffit de peu de choses parfois pour dénouer un nœud, retrouver une voie d’insertion. En fait, redonner confiance, revaloriser, insuffler un nouvel élan. C’est tout le sens du dispositif Afpa «La Promo 16.18», dans le cadre du plan gouvernemental «1 jeune, 1 solution». Bruno Coelho, coordinateur de l’Afpa, l’explique : «Il s’adresse aux 16-18 ans qui ont quitté prématurément le collège ou le lycée, qui ne sont pas en formation ou en emploi. À partir de là, par un processus qui dure un trimestre, une équipe composée de professionnels, de formateurs, d’animateurs, de conseillers va bâtir avec le jeune un projet réaliste et accessible, en partant de ses points forts, de ses talents, de ses compétences, pour donner naissance à un projet professionnel. L’accompagnement se fait en plusieurs phases, collectives et individuelles.» Exemple concret avec Iliès, 17 ans. Le jeune homme était désorienté, après avoir suivi une voie dans laquelle il ne se sentait pas à l’aise, abandonnant en cours de formation son bac pro dans la maçonnerie : «J’ai alors perdu totalement confiance en moi. Je suis allé à la mission locale qui m’a guidé vers La Promo. J’y est retrouvé ma motivation, l’envie de repartir de l’avant, avec aujourd’hui un vrai projet pour le futur.» Iliès va en effet, via l’armée de terre, préparer un diplôme dans le numérique. Prépa Compétences est un autre dispositif porté par l’Afpa. Il s’agit là d’un accompagnement pour découvrir des métiers et élaborer un plan de formation personnalisé. D’un état des lieux quant à la situation d’une personne et de ses besoins s’articulent des ateliers individualisés pour appréhender les réalités de métiers. Et à partir de ce postulat, identifier une formation correspondant aux aspirations pour établir un plan d’action, engager les démarches adéquates. En amont, pendant et après le passage Prépa Compétences, Pôle emploi reste l'interlocuteur dédié. On le voit, par ces deux exemples, parmi d’autres, des passerelles d’insertion ou de réinsertion professionnelles sont bien identifiées et montrent leur efficience. Pour des femmes, des hommes, elles sont une première ou une autre chance, un tremplin, un vecteur décisif qui les fait renouer avec un avenir choisi.