De Roland Garros à Londres

Soutenu par des chefs d’entreprise picards, le sportif Stéphane Houdet va tenter de remporter la médaille d’or en tennis en fauteuil aux Jeux Paralympique de Londres.

Une cinquantaine d’entrepreneurs picards ont décidés de soutenir Stéphane Houdet.
Une cinquantaine d’entrepreneurs picards ont décidés de soutenir Stéphane Houdet.
Une cinquantaine d’entrepreneurs picards ont décidés de soutenir Stéphane Houdet.

Une cinquantaine d’entrepreneurs picards ont décidés de soutenir Stéphane Houdet.

C’est un Français qui a remporté Roland Garros le 8 juin dernier et pourtant on en a peu parlé. Certes, il s’agissait du tournoi en fauteuil mais la ténacité de Stéphane Houdet pourrait faire l’objet de nombreux articles au même titre que ceux qui scrutent le mental des sportifs valides. Victime d’un accident de moto en 1996, il perd l’usage de sa jambe gauche et choisit l’amputation en 2004. Pour ce jeune vétérinaire, tennisman dans sa jeunesse, qui se définit lui-même comme un « gros fainéant », la vie va pourtant continuer à cent à l’heure. Tout en créant sa propre clinique vétérinaire dans la région Rhône-Alpes, il se met au golf – « un sport à handicap ! » – et se place rapidement au sommet en France et en Europe.

Financement complexe
En 2005, il redécouvre le tennis mais cette fois-ci en fauteuil. En 2008, année au cours de laquelle il devient joueur professionnel, il offre à la France sa première médaille en tennis paralympique en double. Et pour Londres 2012 où les Jeux paralympiques dureront du 29 août au 9 septembre, il espère bien décrocher l’or en individuel. Ses liens avec la Picardie datent de 2008 quand il accepte de soutenir le tournoi de tennis en fauteuil du Tennis Club de Rue- Le Crotoy. En 2010, quand le Racing Club Lagardère ferme cette section, il accepte la modeste proposition du club de la baie de Somme.
« Il s’agit quand même du deuxième plus gros tournoi au monde en matière de dotation, souligne-t-il. Nous sommes devenus champions de France par équipe », précise le Picard d’adoption. Dans le handisport où les euros des sponsors ne coulent pas comme dans le monde du sport des valides, la recherche de financement est complexe. Après avoir suivi un cursus à Sciences-Po Paris réservé aux sportifs de haut niveau, Stéphane Houdet a été sélectionné comme agent civil sous contrat du ministère de la défense. Il propose également des conférences sur les thèmes de la représentation du handicap, la résilience, la conduite du changement, etc.

Beaucoup de moyens
C’est tout ce parcours qui a séduit l’entrepreneur beauvaisien Dominique Démarquet, dirigeant de DDM RH consulting : « J’avais moi-même découvert le monde du handisport grâce à Jean-Michel Schillé, aujourd’hui décédé, qui a été plusieurs fois champion du monde de triathlon handisport. »
Le patron de DDM RH consulting a donc pris son bâton de pèlerin pour convaincre des chefs d’entreprise picards de soutenir la brillante carrière de Stéphane Houdet. Ils ont été nombreux à le suivre. Une cinquantaine d’entrepreneurs picards, dont beaucoup basés dans l’Oise, les clubs-services Kiwanis de Chantilly et Gouvieux ont décidé de faire un geste financier pour aider Stéphane Houdet. Etre professionnel du tennis en fauteuil nécessite en effet beaucoup de moyens puisqu’il faut participer à une vingtaine de compétitions sur les cinq continents. Les quatre tournois du grand chelem ont lieu, eux, sur les mêmes lieux et aux mêmes dates que pour les valides : un bon moyen de populariser ce sport.
Les frais (avion, hôtel…) sont nombreux. « Il faut aussi prendre en compte les frais de développement technique des fauteuils », souligne Dominique Démarquet qui, après l’aventure de Londres, souhaiterait accompagner le numéro un mondial jusqu’aux Jeux olympiques de Rio en 2016.