De nouvelles formes d’emploi qui ont le vent en poupe

Certains événements récents comme les confinements liés à la pandémie de Covid-19 ont modifié la manière de travailler et apporté plus de lumière à des modes de travail atypiques. En effet, de plus en plus d’entreprises font appel à des solutions modernes pour externaliser la masse salariale au-delà de la recherche classique auprès des candidats et sans avoir à se heurter à des contraintes économiques. On mesure cette réalité au nombre important des travailleurs séduits par le portage salarial ou les groupements d’employeurs aspirant à plus de flexibilité et d’indépendance. Ces deux modes d’activité professionnelle connaissant un développement impressionnant et offrent de nouvelles perspectives tant aux entreprises qu’aux salariés.

Pallier le manque de main-d’œuvre

Apparu il y a plus de trois décennies, le groupement d’entreprises connaît une croissance constante depuis quelques années. Ce dispositif joue un rôle crucial en matière d’emploi puisqu’il permet de concilier les besoins des entreprises et les compétences des travailleurs dans le cadre d’un accord gagnant-gagnant. Il permet à des structures partageant un objectif commun de se rassembler via une association afin d’accéder à certaines compétences qu’elles ne pourraient pas embaucher autrement faute de moyens financiers. Ce système constitue une solution efficace pour répondre aux besoins de recrutement des entreprises notamment en termes de travail saisonnier ou à temps partiel. Il leur donne la possibilité de bénéficier des services d'un collaborateur, sans devoir supporter les charges et pressions associées à l'embauche d'un salarié permanent. Embaucher constitue, aujourd’hui, l’une des préoccupations majeures des entreprises. Les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (GEIQ) représentent un concept innovant pour mener à bien cette démarche plus particulièrement en ce qui concerne les entreprises en proie à des problèmes de recrutement ou manquant de visibilité. Ce collectif d’entreprises regroupe des structures qui parient sur le potentiel de personnes en difficultés d’accès à l’emploi pour renforcer leur personnel en mettant à disposition des candidats ciblés des parcours d’insertion et de qualification.

Une solution alliant indépendance et sécurité

D’autre part, le portage salarial permet aux indépendants d’avoir un statut pour entreprendre et de réaliser des prestations auprès de leur clientèle sans être obligé de créer une société. Il s’agit d’une relation contractuelle tripartite entre un indépendant ou un consultant porté, une société de portage salarial et l’entreprise cliente pour lesquelles les prestations seront effectuées. Ce dispositif offre au travailleur la possibilité de réaliser sa mission en toute autonomie et lui permet parallèlement de bénéficier de tous les avantages relatifs au statut de salarié (couverture sociale, responsabilité civile, mutuelle, cotisations retraite, accès à la formation et aux réseaux de professionnels, etc.) sans perdre sa liberté d’entrepreneur avec la possibilité de déléguer la gestion administrative pour pouvoir se concentrer sur son activité. Son cadre légal s’est considérablement renforcé afin d’assurer aux salariés portés des conditions de travail stables et optimales. Ce mode de travail devient de plus en plus séduisant pour les indépendants en quête de sécurité et de liberté ainsi que les entrepreneurs souhaitant se lancer à leur propre compte tout en préservant le statut de salarié. Selon les Syndicats de portage salarial, PEPS et FEPS, la France comptait, en 2022, près de 600 entreprises de portage se partageant 100 000 salariés portés sur plus de 700 métiers différents. Pour conclure, il importe de souligner que le portage salarial et le groupement d’employeurs font partie de la sphère des nouvelles formes de travail mais elles restent des solutions toutefois bien distinctes.