Numérique
De nouveaux défis pour Somme Numérique
Débuté en 2013, le raccordement des territoires de la Somme au très haut débit devrait s’achever d’ici la fin de l’année. En parallèle de ce chantier titanesque, Somme Numérique sensibilise les élus à la sécurisation des données et s’apprête également à déployer un réseau bas débit dédié aux objets connectés.
« Le déploiement de la fibre a été et est encore une très grande aventure », confie Nicolas Roger, directeur adjoint de Somme Numérique. Le syndicat mixte, chargé de l’aménagement numérique de la Somme œuvre depuis 2013 pour déployer la fibre sur plus de 750 communes, soit l’essentiel du département. Ce chantier titanesque est entré dans sa dernière phase et devrait s’achever d’ici cette année. « Il restera sans doute de petites zones à couvrir, mais l’objectif est bien de desservir toutes les communes fin 2024 », confirme-t-il.
Un chantier titanesque
Pourtant, la carte de suivi du déploiement de la fibre mise en ligne par l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) est assez peu flatteuse pour le département. Mais Somme Numérique rappelle qu’il existe quelques nuances entre celle-ci et le terrain. « Entre 2013 et 2018, pendant la première phase du schéma directeur, les élus ont fait le choix de monter en débit 160 armoires pour améliorer la couverture internet de 190 communes. C’était une décision judicieuse qui a permis d’apporter une solution rapide et peu couteuse à 36 000 habitants vivant dans des zones blanches ou peu couvertes », pointe Nicolas Roger.
Cette première phase s’est également concentrée sur le raccordement des zones d’activités du département. « Cela a permis de maintenir ou de créer de l’emploi dans la Somme », ajoute-t-il. À ce jour, 190 000 prises ont été construites ou sont en cours de réception, sur les 216 000 prévues. En 2023, la production a connu une très forte accélération avec la réalisation de 44 140 prises, soit 63% de plus qu’en 2022. « Le raccordement à la fibre n’implique pas forcément un basculement effectif vers celle-ci », rappelle Nicolas Roger.
Une dynamique d’emploi
Dans la Somme, 156 000 prises sont ouvertes à la commercialisation et parmi elles, 82 400 ont été effectivement commercialisées, soit un taux de pénétration de 53%. « C’est un très bon chiffre, supérieur à la moyenne nationale. Les opérateurs vont cependant devoir convaincre les foyers non raccordés puisque la fermeture définitive du réseau cuivre [ndlr :utilisé notamment pour l’ADSL] est programmée pour 2030 », observe le Directeur adjoint de Somme Numérique.
Si globalement le déploiement de la fibre a suscité beaucoup d’impatience, il a aussi engendré la création de 165 équivalents temps pleins. « Ces "raccordeurs" sont tous issus de l’insertion. C’est une réelle fierté », dit-il encore, évoquant aussi la formation créée au Lycée Lamarck d’Albert. « Ce sont des métiers pérennes puisque nous allons conserver un service de déploiement pour finaliser les raccordements mais aussi procéder à ceux des quartiers ou bâtiments qui émergeront dans le futur. Cette expertise sera d’ailleurs aussi proposée aux promoteurs immobiliers pour réaliser du pré-fibrage », détaille Nicolas Roger.
De grands projets à venir
En parallèle, Somme Numérique mène d’autres missions d’ampleur, notamment en termes de sensibilisation des élus sur la maîtrise des données. « Le 100% fibre est un objectif, mais ce n’est pas une fin en soi. Les collectivités possèdent des données liées à l’urbanisme, à l’état civil, à la comptabilité de leur commune… il est indispensable de savoir où elles sont stockées, qui a accès à ces informations, ou encore est ce qu’elles sont assez protégées. C’est une question de souveraineté », alerte Nicolas Roger. Il souligne d’ailleurs que la responsabilité pénale des élus peut être engagée en cas de manquement, de négligence ou de violation des règles relatives à la protection des données personnelles.
Outre ce volet pédagogique, Somme Numérique s’apprête à déployer un autre réseau, bas débit celui-ci, qui viendra en complément de la fibre optique et qui sera dédié aux objets connectés. Le réseau LoRa permettra par exemple de piloter à distance l’éclairage, les bâtiments publics ou surveiller le fleuve Somme. « Nous allons installer 12 antennes, sept dans le secteur ouest de la Somme et cinq dans l’est. Ces outils engendrent des gains économiques, contribuent à réduire notre impact environnemental et offrent un réel service aux habitants, tout le monde en profite », conclut Nicolas Roger.