Société implantée à Ruitz
De Lenze à Mov’ntec… ou l’histoire d’un retournement
«Etre un acteur de la mobilité électrique», telle est l’ambition portée par Francis Kopp et Antoine Cumin qui ont repris en août dernier Lenze Drive System France, société rebaptisée Mov’ntec. Ou l’histoire d’un retournement.
Filiale opérationnelle du groupe Allemand éponyme, Lenze Drive System France s’implante en 2004 dans les Hauts-de-France, à Ruitz. Dédié à la production de moteurs électriques, variateurs de vitesse et réducteurs mécaniques, le site grandit au fil des années pour atteindre 15 000 m² pour 120 salariés et 280 000 pièces produites par an. Avant d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire, il y a quelques semaines.
Un partenariat avec l’Université d’Artois
La société Mov’ntec est, en effet, «une PME indépendante» depuis août 2022. «Lenze souhaitant se séparer du site, nous l’avons repris avec mon associé, Antoine Cumin, avec le soutien de l’Aria Hauts-de-France, du Réseau Entreprendre et de la CABBALR (Communauté d'Agglomération de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane)» explique Francis Kopp, qui dirigeait le site de Ruitz depuis près de deux décennies. «Lenze nous assure une activité pendant quelques années, le temps pour nous de nous retourner».
Une vision stratégique nommée par les nouveaux dirigeants associés Cap 2030 et qui ambitionne de faire de l’entreprise nordiste un pilier de la ‘‘vallée de la batterie’’. «Notre objectif est d’être un acteur de la mobilité électrique… 75% des émissions de CO2 proviennent des transports, de l’industrie et de la production d’énergie, il est donc nécessaire de faire quelque chose ! En nous appuyant sur nos savoir-faire en électronique de puissance ou en assemblage, nous avons décidé de nous orienter vers la mobilité électrique sur ces trois domaines stratégiques».
À ce titre, les co-dirigeants de l’entreprise ont noué un partenariat avec le pôle MEDEE de l’Université d’Artois avec en ligne de mire le marché de la mobilité électrique légère. «Nous avons lancé avec l’Université un projet de recherche pour développer un moteur adapté à cette mobilité légère, pour les trottinettes électriques par exemple, notre savoir-faire nous permettant de travailler à la fois sur la conception du moteur et sur l’électronique de puissance, avec un objectif de production dès le 2ème semestre 2024». En parallèle, d’autres projets sont en cours avec des industriels… mais nous n’en saurons pas davantage, pour le moment.
La Recherche & Développement, un axe majeur de la croissance
Une stratégie qui impose, en parallèle, la création d’un bureau d’études intégré. «La Recherche & Développement sera un axe majeur de la croissance dans les prochaines années, en partenariat avec les universités et d’autres organisations» souligne Francis Kopp. «Nous avons besoin d’un apport théorique, comme avec l’Université d’Artois qui nous oriente vers les directions à suivre… nous sommes dans une phase de retournement en propre, en partenariat et en sous-traitance. Et à terme, la mobilité légère sera notre coeur de métier».
Et si des investissements suivront «certainement, au fur et à mesure» pour soutenir le Cap 2030 de Mov’ntec, son co-dirigeant rappelle que «nous avons les équipements et notre philosophie est d’aujourd’hui s’appuyer sur nos points forts, comme la motorisation et l’électronique de puissance, et nos moyens, une logistique optimisée ainsi qu’une expertise en SAV notamment, avant une seconde phase qui permettra d’élargir notre palette de compétences».
La seconde vie de la société de Ruitz, labellisée ‘‘Vitrine Industrie du Futur’’, s’ouvre par ailleurs avec une politique de développement durable… qui s’est naturellement imposée à Francis Kopp et Antoine Cumin. «L’installation de panneaux solaires et de LED, mais aussi de ruches… ce sont des engagements que nous avons pris depuis longtemps car cela nous semble normal. Nous accompagnons également une startup spécialisée dans la permaculture, qui utilise une partie du site, et grâce à laquelle nous avons distribué une tonne de légumes à nos salariés l’année dernière, et nous allons collaborer avec la CABBALR sur un projet pilote de recyclage des déchets organiques. Ce sont nos convictions et s’orienter vers la mobilité électrique me semble cohérent par rapport à celles-ci». On ne peut qu’approuver…