Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle : de l’optimisme sur fond d’extrême vigilance
La Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle tient son assemblée générale ce 30 juin dans les Grands salons de l’hôtel de ville de Nancy dans un contexte délicat pour le secteur. Les inquiétudes évoquées au dernier congrès national de la Fédération française du bâtiment (FFB), à Nancy mi-juin, suite aux annonces gouvernementales du début du mois au Conseil national de la refondation logement, devraient de nouveau être évoquées. Une vigilance nécessaire ! Histoire d’éviter de tomber dans le catastrophisme !
«J’aime bien l’optimisme ! Il est certain que l’on commence à sentir le vent souffler. Nous demeurons vigilants mais pas encore inquiets.»
Stoïque, comme à l’accoutumée, Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle à la mi-juin lors de la conférence de presse du congrès national de la Fédération française du bâtiment (FFB) à Nancy. Un vent qui pourrait être violent avec les annonces gouvernementales faites au début du mois à l’occasion du Conseil national de la refondation (CNR) logement. Fin annoncée du dispositif Pinel d’investissement locatif défiscalisant, prolongation du PTZ (Prêt à taux zéro) jusqu’en 2027 mais uniquement pour les logements neufs en locatif, exit les maisons individuelles. Des mini bombes à désamorcer rapidement histoire d’éviter un scénario catastrophe ! Le travail de lobbying au niveau national de la FFB est en cours, comme l’a assuré Olivier Salleron, son président lors du congrès nancéien. «Si, rien n’est fait 300 000 emplois vont disparaître dans le bâtiment d’ici 2025». La sonnette d’alarme est plus que tirée mais pour le moment, tout va (encore) presque bien. «L’activité est bonne dans le département et les perspectives de chantiers à plus ou moins long terme sont du même ordre avec notamment des grands chantiers dans l’agglomération nancéienne à l’image de la cité administrative ou encore du trolley et des programmes des bailleurs sociaux», assure Alban Vibrac.
Recours à l’intérim en baisse
Un vent d’optimisme qu’il entend bien faire passer devant ses troupes le 30 juin à l’occasion de l’assemblée générale de sa fédération dans les Grands salons de l’hôtel de ville de Nancy. Mission pas impossible mais délicate ! Certains indicateurs laissent plus que présager des temps difficiles pour la construction de logements neufs. Dans ces dernières tendances départementales (situation à la fin avril), la CERC (Cellule économique régionale de la construction) Grand Est, les logements autorisés ont enregistré une baisse de- 29,3 %. Traduction : l’activité de construction sera sérieusement amputée dans les années à venir. Autres signes révélateurs, des prémices d’une nouvelle donne conjoncturelle pour le secteur dans le département : la baisse du recours à l’intérim avec une chute de - 0,5 % à la fin janvier. L’intérim demeure la valeur d’ajustement, si son recours est moindre, cela veut bien dire que l’activité commence gentiment à freiner. À l’instant T, les mises en chantier sont toujours présentes avec une hausse de + 22,4 % à la fin avril (mais elle était de + 24 % en mars). La Meurthe-et-Moselle apparaît (encore) tirer son épingle du jeu car au niveau régional, la baisse des mises en chantier affiche les - 4,1 % et celle des logements autorisés - 16,4 %. Le département est le seul, avec la Meuse, a enregistré une hausse de mise en chantier de logements neufs. Si la construction neuve est grippée, celui de la rénovation demeure toujours dans le vert. Certaines inquiétudes commencent à émerger suite de nouveau aux annonces faites lors du CNR logement. Aucune mesure réelle n’a été évoquée pour continuer à booster le marché de la rénovation énergétique. Des données conjoncturelles et statistiques auxquelles s’ajoutent des comportements différents au niveau des passages et déroulement des marchés. La tension sur les matériaux, les prix de l’énergie, il y a encore quelques mois ont laissé des traces. «Il y a une véritable mutation des marchés, nous avons tout simplement du mal à engager des travaux car bon nombre de donneurs publics ou privés sont toujours à la recherche de prix. Bon nombre d’entreprises n’ont pas répercuté la hausse des prix de l’énergie et c’est une course à la prise de marchés. Dans certaines affaires, on voit des pratiques de prix entre 20 et 30 % moins cher.» Si la raréfaction des marchés se confirme, ces tendances enregistrées pourraient devenir la norme...
Esprit de cordée à l’AG
Dépassement de soi, engagement et performance collective ! C’est dans l’air du temps mais dans le secteur du bâtiment, c’est surtout un ADN affiché. Le 30 juin, la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle a invité Pascal Sancho. L’écrivain et conférencier, commandant d’opération de secours en montagne et formateur clôturera l’assemblée générale lors d’une intervention sur l’esprit de cordée.