Data center de CIV à Anzin/Valenciennes : bientôt deux ans !

Jérémy Cousin, l’un des fils du fondateur et président du directoire, explique que l’hébergement des salles informatiques dans un lieu sécurisé assure sauvegarde et accès à des données devenues stratégiques.

Les fils de Serge Cousin, le fondateur : Jérémy (à gauche), président du directoire (ingénieur ICAM) et son frère Sébastien, directeur général (ancien de l’école supérieure des ventes à Roubaix)
Les fils de Serge Cousin, le fondateur : Jérémy (à gauche), président du directoire (ingénieur ICAM) et son frère Sébastien, directeur général (ancien de l’école supérieure des ventes à Roubaix)

Depuis 1974, le métier de l’entreprise familiale CIV France consiste à proposer un ensemble de services permettant à l’informatique de fonctionner : maintenance, sécurité des installations techniques, réseaux, salles de serveurs… Nouveauté relativement récente, ces deux data centers, qui hébergent des serveurs et salles informatiques d’entreprises et de collectivités. L’entreprise nordiste a ouvert le premier en 2010 à Sainghin-en-Mélantois (son siège) et le second en 2016, à Anzin, dans le parc des Rives-Créatives-de-l’Escaut, dédié au numérique.

Externalisation 

Les systèmes informatiques et Internet sont devenus des outils stratégiques. Le rôle d’un data center est de permettre aux clients d’externaliser les équipements de leurs salles informatiques, à la fois vitaux et vulnérables. Jérémy Cousin, président du directoire, ingénieur ICAM, ne cache d’ailleurs pas que les exigences des sociétés d’assurances ont incité des entreprises à recourir à cette solution-là. Parmi les clients, une trentaine pour l’instant, publics et privés pour le data center du Valenciennois, on trouve aussi des sociétés de services en informatique qui ont elles-mêmes des clients, ainsi que des clouds français à la recherche de sécurité et de coûts réduits. M. Cousin précise que louer peut se révéler moins cher qu’investir. Il ajoute : «Les techniciens de nos clients ont toujours accès à leurs équipements. En fait, on leur loue des emplacements situés dans un périmètre de sécurité.»

Sécurité

Pourquoi installer un data center dans le Valenciennois ? La proximité géographique des clients et la volonté de rester dans le Nord ne sont pas les seules explications. D’autant que la fibre optique, avec d’autres nouvelles technologies, permet aux entreprises de s’affranchir des distances et de mettre leurs données à l’abri des dangers. Lesquels ? Inondations, séismes, troubles divers, risques liés au piratage, aux pannes, etc. Un data center sert donc à sauvegarder et à assurer la continuité de l’activité, tout en proposant une mutualisation de services. «La salle serveur, complète au passage Jérémy Cousin, peut être sinistrée, mais le site qui l’abrite peut aussi être rendu inaccessible à ses techniciens par des événements divers.»

«Une des forces de CIVc’est d’anticiper sur la raréfaction annoncée de l’énergie»

Économies d’énergie

Jérémy Cousin décrit aussi l’intérêt environnemental de la localisation nordiste des data centers. «De telles installations qui produisent de la chaleur ont besoin de ‘froid’, rappelle-t-il, et donc les construire ici dans le Nord plutôt qu’à Marseille permet de diviser par deux la consommation d’énergie nécessaire à la fabrication de ce froid.» Il précise que ce bon sens se répercute sur les factures des clients : «Le système de refroidissement représente environ la moitié du coût de l’installation !». Dans ce même domaine de l’énergie, le président du directoire précise que le data center d’Anzin, via une sous-station et un concessionnaire privé, envoie de l’eau chaude à ses voisins de parc (comme la Cité des congrès) et récupère l’eau utilisée par un système fonctionnant en circuit fermé. Au passage, il assure que la communication de CIV sur la protection de la planète et les économies d’énergie correspond bien, en ce qui le concerne, à une réalité. «Dans notre stratégie, explique-t-il, on entend même aller plus loin en faisant appel au solaire et à l’éolien… Une des forces de CIV, insiste-t-il, c’est d’anticiper sur la raréfaction annoncée de l’énergie.» Il indique qu’historiquement, l’entreprise s’est créée au moment du premier choc pétrolier et qu’elle n’a pas attendu pour mettre son bureau d’études sur la piste de solutions économiques.