Dans le Pas-de-Calais, les secours à pied d'oeuvre auprès des riverains surpris par les eaux

Elle s'accroche comme elle peut à deux sapeurs pompiers les bottes dans l'eau, qui l'évacuent de sa maison jusque-là épargnée par les inondations. "Je n'ai jamais vu ça", soupire Thérèse, 93 ans, habitante de Valencendre, dans le Pas-de-Calais, lieu-dit...

Les champs inondés de La Calotterie (Pas-de-Calais) le 10 novembre 2023 © Anthony Brzeski
Les champs inondés de La Calotterie (Pas-de-Calais) le 10 novembre 2023 © Anthony Brzeski

Elle s'accroche comme elle peut à deux sapeurs pompiers les bottes dans l'eau, qui l'évacuent de sa maison jusque-là épargnée par les inondations. "Je n'ai jamais vu ça", soupire Thérèse, 93 ans, habitante de Valencendre, dans le Pas-de-Calais, lieu-dit envahi samedi par une crue de la Canche.

La nonagénaire, robe verte et gilet en laine beige, sera évacuée par 4x4, sa rue étant impraticable avec un véhicule classique.

Son habitation du Montreuillois, une bâtisse grise aux volets clos, est envahie par une quinzaine de centimètres d'eau, un moindre mal par rapport aux dégâts des derniers jours dans d'autres secteurs du département, affecté par la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record mardi et des pluies intenses jeudi et vendredi.

Selon le sénateur et vice-président du conseil régional, Franck Dhersin, 10.000 sinistrés ont pour l'instant été recensés.

Après deux jours de pluies intenses, le ciel est enfin au grand bleu dans le département, mais le sol reste gorgé d'eau à cause des crues historiques, notamment de la Canche, la Liane et l'Aa, seule rivière encore en vigilance rouge aux crues samedi.

La région entre Montreuil et Etaples reste particulièrement affectée par les inondations, coupant parfois du monde les villages et les lieux-dits des environs. Plusieurs axes routiers sont impraticables, impossibles à traverser même avec des bottes de pluie et des cuissardes.

Le niveau de l'eau est par endroit tellement élevé qu'il donne l'impression de marcher dans un lac.

Hier, je n'avais rien

Les pompiers et la sécurité civile sont à pied d'oeuvre pour évacuer les habitants du secteur surpris dans la nuit par la montée des eaux. Chacun sa rive, il interviennent en 4x4, avec des embarcations pneumatiques et même des véhicules d'ordinaire utilisés contre les feux de forêts, à la recherche de sinistrés et de personnes isolées.

Chez Lindsay Bridenne, habitante de La Calotterie, l'inondation est soudainement apparue à 4H00 du matin. "Depuis trois/quatre jours, on était passé à côté", raconte cette habitante, évacuée par bateau avec son époux et son fils, tous trois équipés de gilets de sauvetage orange.

"On a sécurisé ce qu’on pouvait sécuriser", dit-elle. "Dans la maison ça va de trois à 10 cm d’eau par endroits." La famille sera hébergée par des proches.

Huit pompiers sont mobilisés précisément sur ce secteur, selon le lieutenant Yves Lamand, venu du centre de Bucquoy, près de la Somme, en renfort auprès de ses collègues de l’ouest du département.

"Actuellement, on est à 26 personnes évacuées, également des animaux, dont trois chevaux, un poney", détaille-t-il.

Parmi les évacués figurent Charline et Jean-Marie Groux, un couple de Valencendre inondé depuis 1H00 du matin. "J'ai au moins 10-15 cm cette nuit. Hier (vendredi), je n’avais rien", raconte la mère de famille. "C’est mon voisin qui a pris l’initiative d’appeler les pompiers", poursuit-elle.

Des renforts de pompiers doivent encore arriver sur place pour poursuivre les évacuations dans le Val de Canche, où l'eau monte encore par endroit.

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