CSNE : dans le noyonnais, poursuite de l'étape environnementale

La construction du Canal Seine-Nord Europe inclut des compensations environnementales pour toute biodiversité détruite. Dans le Noyonnais, ces compensations reprennent avec une étude archéologique commencée.


L'étape des diagnostics préventifs programmée d’ici 2025 sur environ 290 hectares de parcelles a commencé. (c)SCSNE
L'étape des diagnostics préventifs programmée d’ici 2025 sur environ 290 hectares de parcelles a commencé. (c)SCSNE

S'il est écologique par nature, le Canal Seine-Nord Europe est pour l'heure un grand chantier, détruisant la biodiversité sur son passage durant sa construction. Mais il devient éco-responsable de par les nombreux projets de reconstruction et de préservation de la faune et la flore. Et l'enjeu écologique demeure au cœur des ambitions : ce Canal à grand gabarit de 107 kilomètres de long est un maillon essentiel de la liaison fluviale Seine-Escaut, qui connectera le réseau français aux 20 000 km de voies européennes.

En juin, une étape essentielle a été franchie, avec l'obtention de la certification Haute Qualité Environnementale (HQE) Infrastructures Durables pour la phase « Programme » du projet. Cette certification atteste que cette première phase clé de programmation du projet a été menée de façon exemplaire pour répondre aux quatre grands enjeux de développement durable : qualité de vie, respect de l’environnement, performance économique et management responsable.

Noyonnais : début des aménagements

Dans la partie noyonnaise du territoire entre Passel et Libermont, de premiers travaux de compensation environnementale liés au secteur 1 ont été initiés à l’été 2022 à Morlincourt, Appilly et dans la vallée de la Verse. Cet automne, ces travaux d'aménagement environnemental continuent à Beaurains-lès-Noyon avec à la clé sur ce site, 10 hectares d’aménagements (mares, améliorations des boisements, etc.) « destinés à créer des conditions propices à la biodiversité locale », explique la la Société du Canal Seine-Nord Europe (SCSNE).

Du côté des compensations environnementales du secteur 2, elles concerneront six autres sites dans le Noyonnais, pour un total de 110 hectares situés essentiellement sur de futurs délaissés (portion de terrain dont la configuration ne permet pas d’envisager de culture agricole) entre le CSNE et le canal du Nord et dans le bois du Quesnoy.

Quant à l'étape des diagnostics préventifs programmée d’ici 2025 sur environ 290 hectares de parcelles a commencé. Leurs résultats détermineront la nécessité ou non de réaliser des fouilles en amont du démarrage des travaux de construction du Canal.

D'autres aménagements prévus

Côté Compiégnois, les travaux environnementaux sont lancés depuis 2017, avec des interventions à Bienville et Chiry-Ourscamp notamment. Les prochains chantiers concernent un vaste site de 30 hectares dans les boucles de l’Oise entre Choisy-au-Bac, Longueil-Annel, Thourotte et Le Plessis-Brion. Sur ce tronçon de 2,8 km, l’Oise sera adaptée à la navigation de grands bateaux et les boucles caractéristiques du tracé actuel de la rivière croisant le futur tracé seront aménagées. « Véritables réserves pour la biodiversité locale, elles sont organisées pour préserver leur rôle et leur richesse écologiques voire même les optimiser », précise encore la SCSNE.

En 2025, les premiers travaux débuteront à la boucle des Ageux, qui sera transformée en annexe hydraulique connectée au Canal, avec une mosaïque de milieux (plan d’eau, mares, boisements humides, etc.) favorables aux amphibiens, insectes, oiseaux, chiroptères et poissons, se prolongeant dans le bras de Longueil, en cours de finition, en lien avec le territoire. Et dans les boucles du Muid maintenues en zones humides, les amphibiens comme le martin-pêcheur d’Europe trouveront les conditions nécessaires à leur reproduction, des frayères à brochets seront créées.

Le détail de ce programme, élaboré en concertation avec les acteurs du territoire, sera présenté et consultable en ligne lors de l’Enquête publique environnementale du CSNE entre Passel et Aubencheul-au-Bac, prévue début 2024.