CSNE : dans le noyonnais, poursuite de l'étape environnementale
La construction du Canal Seine-Nord Europe inclut des compensations environnementales pour toute biodiversité détruite. Dans le Noyonnais, ces compensations reprennent avec une étude archéologique commencée.
S'il
est écologique par nature, le Canal Seine-Nord Europe est pour
l'heure un grand chantier, détruisant la biodiversité sur son
passage durant sa construction. Mais il devient éco-responsable de
par les nombreux projets de reconstruction et de préservation de la
faune et la flore. Et l'enjeu écologique demeure au cœur des
ambitions : ce Canal à grand gabarit de 107 kilomètres de long est
un maillon essentiel de la liaison fluviale Seine-Escaut, qui
connectera le réseau français aux 20 000 km de voies européennes.
En
juin, une étape essentielle a été franchie, avec l'obtention de la
certification Haute Qualité Environnementale (HQE) Infrastructures
Durables pour la phase « Programme » du projet.
Cette
certification atteste que cette première phase clé de programmation
du projet a été menée de façon exemplaire pour répondre aux
quatre grands enjeux de développement durable : qualité de vie,
respect de l’environnement, performance économique et management
responsable.
Noyonnais : début des aménagements
Dans
la partie noyonnaise du territoire entre Passel et Libermont, de
premiers travaux de compensation environnementale liés au secteur 1
ont été initiés à l’été 2022 à Morlincourt, Appilly et dans
la vallée de la Verse. Cet automne, ces travaux d'aménagement
environnemental continuent à Beaurains-lès-Noyon avec à la clé
sur ce site, 10 hectares d’aménagements (mares, améliorations des
boisements, etc.) « destinés à créer des conditions propices
à la biodiversité locale », explique la la
Société du Canal Seine-Nord Europe (SCSNE).
Du
côté des compensations environnementales du secteur 2, elles
concerneront six autres sites dans le
Noyonnais, pour un total de 110 hectares situés essentiellement sur
de futurs délaissés (portion de terrain dont la configuration ne
permet pas d’envisager de culture agricole) entre le CSNE et le
canal du Nord et dans le bois du Quesnoy.
Quant
à l'étape des diagnostics préventifs programmée d’ici 2025 sur
environ 290 hectares de parcelles
a commencé. Leurs résultats détermineront la nécessité ou non de
réaliser des fouilles en amont du démarrage des travaux de
construction du Canal.
D'autres aménagements prévus
Côté
Compiégnois, les travaux environnementaux sont lancés depuis 2017,
avec des interventions
à Bienville et Chiry-Ourscamp notamment. Les prochains chantiers
concernent un vaste site de 30 hectares dans les boucles de l’Oise
entre Choisy-au-Bac, Longueil-Annel, Thourotte et Le Plessis-Brion.
Sur ce tronçon de 2,8 km, l’Oise sera adaptée à la navigation de
grands bateaux et les boucles caractéristiques du tracé actuel de
la rivière croisant le futur tracé seront aménagées. « Véritables
réserves pour la biodiversité locale, elles sont organisées pour
préserver leur rôle et leur richesse écologiques voire même les
optimiser », précise encore la SCSNE.
En
2025, les premiers travaux débuteront à la boucle des Ageux, qui
sera transformée en annexe hydraulique connectée au Canal, avec une
mosaïque de milieux (plan d’eau, mares, boisements humides, etc.)
favorables aux amphibiens, insectes, oiseaux, chiroptères et
poissons, se prolongeant dans le bras de Longueil, en cours de
finition, en lien avec le territoire. Et dans les boucles du Muid
maintenues en zones humides, les amphibiens comme le martin-pêcheur
d’Europe trouveront les conditions nécessaires à leur
reproduction, des frayères à brochets seront créées.
Le détail de ce programme, élaboré en concertation avec les acteurs du territoire, sera présenté et consultable en ligne lors de l’Enquête publique environnementale du CSNE entre Passel et Aubencheul-au-Bac, prévue début 2024.