Dans l’Oise, le club RH parle sécurité

Début avril, le quatrième rendez-vous du Club RH de la CCI de l’Oise était consacré aux exigences réglementaires en matière de santé et de sécurité au travail. Une thématique essentielle qui a réuni une cinquantaine de participants.

Stéphane Barlier de la Carsat a insisté sur la nécessité de s’engager dans une politique de prévention. © Aletheia Press / DLP
Stéphane Barlier de la Carsat a insisté sur la nécessité de s’engager dans une politique de prévention. © Aletheia Press / DLP

«Nous avons choisi d’aborder le sujet de la santé et de la sécurité en entreprise. Pourquoi ? Parce que dès le premier salarié, vous êtes concernés. Parce que la sécurité, ce n’est pas une option, c’est une nécessité, que ce soit au travail, sur la route ou à la maison», lance Philippe Bernard, président de la CCI de l’Oise. Ce 3 avril à Beauvais, le Club RH de la CCI de l’Oise a choisi de s’emparer d’un sujet essentiel pour son quatrième rendez-vous.

Si Philippe Bernard souligne les enjeux humains liés à la sécurité, il rappelle également aux employeurs qu’ils sont soumis à des responsabilités juridiques lourdes. «L’objectif est aussi de transformer ces risques en opportunités, afin que vous analysiez ce qui ne fonctionne pas et ce qui améliorerait la qualité de vie au travail pour vos collaborateurs. Et ce, afin de placer la prévention au cœur de la stratégie de vos entreprises», observe-t-il. Chaque année, 750 personnes décèdent sur leur lieu de travail.

Une obligation de sécurité

Si le code pénal s’applique à l’ensemble des salariés, et pas uniquement aux dirigeants, Johanne Bay, conseillère spécialisée en santé et sécurité au travail, rappelle cependant qu’un employeur porte une obligation de sécurité de résultat. « Un collaborateur doit rentrer chez lui le soir dans le même état physique et psychologique qu’au moment où il a quitté son domicile », martèle-t-elle. Pour cela, l’entreprise est tenue d’appliquer neuf principes généraux de prévention.

Ainsi, la structure doit éviter les risques, évaluer ceux qui ne peuvent être évités dans le document unique, combattre les risques à la source, adapter le travail à l’homme, remplacer tout ce qui peut être dangereux, planifier la prévention, mais aussi prendre des mesures de protection collectives. «Il est incontournable d’afficher les procédures et tout ce qui concerne la sécurité. Vous devez former et informer vos salariés», souligne Johanne Bay. Elle est ensuite revenue sur l’importance de remplir correctement le document unique. «Chacun doit pouvoir le consulter et il doit être conservé pendant 40 ans», précise-t-elle.

La prévention, un enjeu majeur

À la suite de ce rappel réglementaire, Stéphane Barlier, préventeur hygiène et sécurité à la Carsat, a insisté sur l’importance de la prévention des risques professionnels. «Lorsque nous venons en entreprise, nous examinons avec vous comment est structurée votre organisation. L’objectif est de vous donner le maximum de conseils pour améliorer votre démarche de prévention», explique-t-il. Au-delà des enjeux humains évidents, Stéphane Barlier rappelle la responsabilité de l’employeur et la problématique économique liée aux accidents du travail. «Cela impacte votre taux de cotisation. C’est le coût direct, mais il faut aussi prendre en compte le coût indirect, qui peut être quatre à sept fois supérieur», avertit Stéphane Barlier.

En effet, les conséquences sont multiples. «La machine sur laquelle a eu lieu l’accident sera mise à l’arrêt, il faudra la réparer. Il y aura donc une perte de production. Mais il y aura peut-être aussi de l’absentéisme, un climat social dégradé, un impact en termes d’image et une perte d’attractivité…», détaille-t-il. D’où l’importance de mettre en des mesures préventives efficaces, portées en premier lieu par la direction. «En tant qu'employeur, vous avez l'obligation de montrer que vous êtes volontaire pour la sécurité et que vous l’organisez», conclut Stéphane Barlier.

Pour Aletheia Press, DLP