Dans l'Oise, l'atelier Les insolites restaure les objets contemporains

Gilles est tombé dans la marmite des œuvres d'art depuis sa tendre enfance. Cet ex-parisien a vécu dans une famille où l’art et la création faisaient partie du quotidien. « Mon père Yonel était toujours dans son atelier. Il était designer, architecte, décorateur. Il a créé des objets et meubles. Mon frère et moi avons passé des heures dans l’atelier à bricoler nos skates », se souvient le cinquantenaire dont le père a connu une belle renommée dans les 1970.

Restaurateur d’art et Design

Aujourd’hui, Gilles Lebovici est installé dans un ancien corps de ferme loin de la vie trépidante parisienne. Après avoir fait des études dans le théâtre, travaillé comme technicien dans le cinéma, Gilles reprend des études en Histoire de l’art puis s’installe à Vitry-sur-Seine comme restaurateur d’art et design. « Je louais avec des collègues un local. Ce local a été repris par les propriétaires en 2016 et j’ai donc recherché autour de Paris. Les prix étant exorbitants, je me suis éloigné de la capitale et j’ai trouvé cet ancien corps de ferme à une heure de Paris. Je voulais mettre les enfants au vert », explique le nouvel Isarien. Depuis, l’artisan travaille dans un bel atelier de 160 m² avec un étage ou il stocke toutes ses « merveilles ».

Le restaurateur travaille toutes les matières

Autre habitude de ce restaurateur, Gilles adore faire les brocantes et chiner. « J’ai débuté en 2008 en tant qu’artisan. J’ai commencé par restaurer les pièces de mon père. Ensuite, le bouche à oreille a fait que l’on m’a donné d’autres objets à restaurer. Mes clients sont variés. Cela varie entre les salles de vente, des galeristes, des particuliers fauchés ou aisés », souligne en riant le touche à tout.

En effet, l’artisan travaille des pièces d’art nouveau, d’art déco, de design, d’art industriel ou contemporain et toutes matières : le bois, le métal, le verre, le marbre, la céramique, le plâtre, les matières cellulosiques, le plastique. « Pour les chaises des années 1990 en plastique, il faut choisir les bonnes colles, et ensuite retrouver les teintes. Je travaille toujours comme si l’objet était pour moi mais le restaurateur n’est pas l’artiste. Je dois faire comme le créateur a voulu faire. Quand je ne sais pas, je cherche, je fais des essais. Je suis curieux. Je suis spécialisé dans ce que les autres ne veulent pas ou ne savent pas faire. » 

L’artisan a plusieurs cordes à son arc, toutefois il travaille également avec des sous-traitants qui lui réalisent des techniques particulières : la découpe laser, les traitements chimiques ou les peintures époxy par exemple.

Gilles Lebovici est un artisan heureux même si la pandémie a freiné quelques peu son activité, il apprécie de redonner une seconde vie à tous ces objets « cassés » par le temps.