Conjoncture
Dans l’Aisne, le chômage en recul et l’accompagnement des demandeurs d’emploi renforcé
Les chiffres du chômage s’orientent à la baisse dans l’Aisne. Pôle emploi s’en félicite et met avant les nombreux dispositifs d’accompagnement renforcé qu’elle développe à destination des demandeurs d’emploi.
« Nous sommes sur la tendance d’un marché de l’emploi dynamique et concurrentiel sur les compétences », annonce Benoît Petit, directeur territorial de Pôle emploi dans l’Aisne et la Somme. Au troisième trimestre 2022, dans l'Aisne, le nombre de
demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s'établit en moyenne sur le trimestre à 29 840.
Ce nombre baisse de 1,7% sur un trimestre (soit −520 personnes) et de 13% sur un an. Le nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues s’oriente aussi à la baisse : -1,1% sur un trimestre, -8,4% sur un an. « Cela concerne toutes les catégories de demandeurs d’emplois, aussi bien ceux de longue durée, que les travailleurs handicapés, les jeunes… assure Benoît Petit. Dans le même temps, le nombre d’allocataires du RSA baisse de 10% en un an pour s’établir à 3 824 personnes. »
Lever les freins à la reprise d’activité
Pour expliquer, en partie, ces résultats, Pôle emploi met en avant deux dispositifs mis en place dans les agences de l’Aisne. « Nous avons intégré un accueil spécifique pour les allocataires du RSA pour lever leurs freins à une reprise d’activité : mobilité, difficultés de santé, difficulté à se loger, explique Sylvie Dewaele, directrice territoriale déléguée de Pôle emploi dans l’Aisne. Il y a non seulement un conseiller Pôle emploi mais aussi un travailleur social directement dans les agences, avec l’appui du conseil départemental. C’est cela qui fait la différence ainsi que de dédier des conseillers à ces allocataires RSA. »
Le dispositif Aisne Actif plus porte également ses fruits. Il permet aux demandeurs d’emplois de participer à des événements tels que des visites d’entreprises, des job dating, des découvertes des métiers qui recrutent et de se former. « Six mois après avoir participé au dispositif, 30% ont repris une activité, témoigne Youssel El Grimat, directeur de l’agence Pôle emploi de Laon. Cela permet aussi de lever certains préjugés sur telle ou telle entreprise auprès de personnes tenues éloignées du marché du travail depuis trop longtemps. » Benoît Petit estime que ces parcours mieux accompagnés favorisent la reprise d’activité : « Ce n’est pas à la personne qui recherche un emploi de gérer la relative complexité du paysage de l’emploi, d’où l’importance d’avoir cet accompagnement renforcé. »
Pack remobilisation et plan vivier sectoriel
Pôle emploi met également en avant deux autres dispositifs : le pack de remobilisation et le plan vivier sectoriel. « Avec le pack de remobilisation, nous allons convoquer les personnes qui sont en recherche d’emploi depuis plus de deux ans, précise Benoit Petit. Nous allons les faire travailler en groupe pour revoir quelles sont leurs compétences et leurs besoins de formation en fonction de l’état du marché de l’emploi. Il est important d’avoir cette dimension collective pour recréer du lien et montrer à ces gens qu’ils peuvent se former pour coller aux attentes du marché du travail. » 5 234 personnes sont concernées dans l’Aisne depuis le début de l’année.
Le plan vivier sectoriel, un récent dispositif voulu par le Gouvernement, s’attache à travailler sur les métiers en tension dans trois secteurs précis : le transport, l’hôtellerie-restauration et la santé et l’action sociale. « Il s’agit de repérer les demandeurs d’emploi immédiatement employables et de les faire entrer dans une dynamique de propositions d’emplois soutenue et d’être réactif aux besoins des entreprises », développe Sylvie Dewaele. Avec l’ensemble de ces dispositifs, Pôle emploi démontre qu’il entend bien rester un acteur majeur de la rencontre entre demandeurs d’emplois et employeurs.
De l’accompagnement aussi envers les employeurs
Si Pôle emploi accompagne les demandeurs d’emplois, il reste attentif aux besoins des employeurs. « Quand il y a des offres d’emplois qui restent non pourvues pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, c’est qu’il y a une problématique et nous intervenons auprès des entreprises, précise Benoît Petit, directeur territorial de Pôle emploi Aisne/ Somme. Nous allons regarder avec l’entreprise quelles compétences elles recherchent et lui faire comprendre que ces compétences peuvent être recherchées par d’autres entreprises de son secteur donc qu’il y a une concurrence. Le demandeur d’emploi a le choix aujourd’hui, le rapport de force est en sa faveur. Cela nécessite que les entreprises bougent leur ligne et travaillent sur les questions de la rémunération, des jours de congés, des jours de télétravail… »