Damen Shiprepair : belle reprise et bonnes perspectives pour la réparation navale dunkerquoise

Sur un marché ultra-concurrentiel, le chantier de réparation navale Damen Shiprepair a vu son carnet de commandes se remplir comme jamais à la fin du premier confinement, en 2020. La signature de nouveaux contrats avec des armateurs français augure de bonnes perspectives, justifiant de nouvelles embauches.

Un navire en arrêt maintenance sur le dock flottant de Damen Shiprepair Dunkerque. Photo Studio Mallevaey.
Un navire en arrêt maintenance sur le dock flottant de Damen Shiprepair Dunkerque. Photo Studio Mallevaey.

Depuis 2012, le chantier de réparation navale dunkerquois (créé en 1987) appartient au groupe hollandais Damen. Installé près de Rotterdam, il est spécialisé depuis une centaine d’années dans la construction de navires de petite taille en série. «L’entreprise a souhaité se diversifier. C’est ainsi qu’elle a créé une filière dédiée à la réparation navale, d’abord aux Pays-Bas à Amsterdam et Rotterdam, puis en France en reprenant les chantiers de réparation navale de Brest, puis de Dunkerque», résume Arnaud Chotard, directeur commercial de Damen Shiprepair Dunkerque.

A l’époque, le chantier naval de Dunkerque est au bord du dépôt de bilan. Sa reprise par Damen est donc un vrai soulagement pour la place portuaire. «Damen est arrivé avec les méthodes de gestion qu’il appliquait aux Pays-Bas et les a transposées à Dunkerque. Il a réorganisé le chantier et a beaucoup investi», commente Arnaud Chotard. Aujourd’hui, le chantier dispose d’une petite forme de 100 mètres sur 15, d’une grande forme de 310 mètres sur 50 et d’un dock flottant de 180 mètres sur 30, et emploie 130 personnes, très majoritairement des chaudronniers, peintres et mécaniciens. Un quart de son activité provient de la maintenance et des réparations sur les ferries des compagnies DFDS, P&O et Irish Ferries des lignes Calais-Douvres et Dunkerque-Douvres, sur un marché européen qui reste ultra-concurrentiel. «Les chantiers de réparation navale sont nombreux, notamment en Grande-Bretagne, en Pologne, en Espagne, au Portugal et en Turquie. Heureusement pour nous, le marché a évolué ces dernières années. Le transport maritime conteneurisé n’en finit pas de se développer, avec une flotte qui grossit à l’avenant. Et le prix n’est plus, à aujourd’hui, le premier critère pour les armateurs», constate Arnaud Chotard.

Embauches et investissement

Concrétisation avec la signature d’un partenariat avec l’armateur français CMA-CGM dont six des navires ont fait escale chez Damen entre 2020 et 2021, pour des opérations de maintenance contribuant à remplir le carnet de commandes. Même chose avec le français Louis Dreyfus Armateurs avec un navire en 2021 et un autre prévu en 2022. «Nous avons aussi été sollicité pour la première fois par des compagnies maritimes allemandes, se félicite le directeur commercial. Nous avons réussi à établir un contrat de confiance avec ces nouveaux clients. Ils apprécient, quitte à payer un peu plus cher, de pouvoir compter sur notre fiabilité pour la maintenance et savoir, qu’en cas d’urgence, nous répondrons toujours immédiatement présent.»

Ces bonnes perspectives et un chiffre d’affaires en croissance (20 millions d’euros au dernier exercice) ont conduit Damen à embaucher 8 personnes en contrat de qualification chaudronnerie en 2021 et à réaliser un investissement de 400 000 euros dans un banc de découpe plasma pour l’acier qui doit permettre de gagner en productivité et en qualité. «Nous espérons confirmer en 2022 notre très bon bilan de 2021 avec la poursuite d’embauches», conclut Arnaud Chotard.