Dagoma s’adapte au marché de l’imprimante 3D français

Face à une concurrence toujours plus rude des machines low cost chinoises, le spécialiste français de l’imprimante 3D ne cesse d’étudier et de développer ses marchés. Récemment, l’entreprise a commercialisé une imprimante destinée aux professionnels.

 Avec la crise de la Covid, certains éléments qui servent à la construction de la PRO 340 pouvaient mettre jusqu’à trois mois à arriver, mais aujourd’hui la production est repartie à la normale.  © Aletheia Press/L.Peron
Avec la crise de la Covid, certains éléments qui servent à la construction de la PRO 340 pouvaient mettre jusqu’à trois mois à arriver, mais aujourd’hui la production est repartie à la normale.  © Aletheia Press/L.Peron

«Lors de la création de Dagoma, en 2014, nous pensions que les professionnels allaient se jeter sur nos imprimantes 3D. Finalement, ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé», relate Matthieu Regnier, CEO et cofondateur de Dagoma. L’entreprise roubaisienne a commencé par conquérir le marché du grand public grâce à la création de la Magis et de la Disco, deux imprimantes abordables et faciles d’utilisation. «En 2017-2018, l’imprimante 3D avait vraiment la cote chez les particuliers, c’était de la folie. Mais aujourd’hui la vente grand public commence à s’essouffler et nous savons que le marché professionnel est à haut potentiel», continue Matthieu Regnier.

Levée de fonds d'un million d'euros

Pour conquérir ce nouveau marché, l’entreprise, qui compte une vingtaine de salariés, a procédé à une levée de fonds d’un million d’euros et donné naissance à l’imprimante 3D PRO 430, destinée aux PME et industriels. Au total, ce sont quatre années de recherche et développement qui ont été nécessaires pour créer une machine qui soit abordable, facile d’utilisation et avec un volume de fabrication de 48 litres. «Notre matériel n’est pas cher contrairement à d’autres machines, et il a l’avantage de pouvoir fabriquer un grand nombre de pièces différentes. Le matin, vous pouvez construire des visières et l’après-midi une autre pièce.» Pour une imprimante 3D PRO 430, un professionnel doit débourser 5 000 euros.

L’accompagnement comme clef du succès

«Aujourd’hui, nos principaux concurrents sont les Chinois. Leurs imprimantes sont de plus en plus low cost. Nos objectifs sont les suivants : relocaliser la production et respecter l’environnement. Notre ambition n’est pas de faire du pas cher mais de vendre au prix juste», insiste Matthieu Regnier qui, pour attirer les clients chez Dagoma, prône l’excellence à la française. « Les Chinois ne peuvent pas accompagner leurs clients français comme nous le faisons chez Dagoma. La culture, la langue, le marché français sont autant de barrières.»

Pour ce faire, deux formules sont proposées lors de la vente d’une imprimante 3D à un professionnel. Le professionnel peut décider de recevoir une formation de quelques heures pour prendre la machine en main et comprendre les bases de son fonctionnement. Ou il peut opter pour un abonnement mensuel, entre 500 et 1 000 euros selon le nombre de machines et de personnes à former, qui lui ouvre la possibilité d'appeler Dagoma pour une quelconque question ou intervention.

Autre marché que Dagoma compte bien développer, c’est celui de la fabrication à la demande. Un marché en pleine expansion. L’entreprise roubaisienne propose de fabriquer entre 40 et 50 000 pièces au sein de ses locaux pour les entreprises qui auraient besoin d’une pièce en plastique de façon temporaire, sans ressentir le besoin d’investir dans une imprimante 3D.