Cyclone Belal: à La Réunion, des rues désertes avant un long confinement

A quelques minutes de l'entrée en vigueur de l'alerte rouge, les rues de plusieurs grandes villes de La Réunion sont quasiment désertes. La population de l'île de l'océan Indien a procédé dimanche aux derniers préparatifs avant le confinement...

Une rue inondée avant l'arrivée du cyclone Belal, le 14 janvier 2024 à Saint-Denis de La Réunion © Richard BOUHET
Une rue inondée avant l'arrivée du cyclone Belal, le 14 janvier 2024 à Saint-Denis de La Réunion © Richard BOUHET

A quelques minutes de l'entrée en vigueur de l'alerte rouge, les rues de plusieurs grandes villes de La Réunion sont quasiment désertes. La population de l'île de l'océan Indien a procédé dimanche aux derniers préparatifs avant le confinement décrété pour faire face au puissant cyclone Belal.

Magali Lauret est déjà confinée chez elle. "Le repas est prêt, avec les enfants, nous allons attendre bien tranquillement que les choses se passent", commente cette mère de famille jointe par téléphone depuis une ville de l'ouest de l'île.

"On ne va pas jouer les héros, on nous a dit de rester chez nous, on reste chez nous", lance Jules Dafreville, un habitant de Saint-Denis. "Je suis rentré en milieu d'après-midi et je ne compte pas ressortir avant la levée de l'alerte rouge mardi matin", ajoute-t-il.

Dans le centre de la capitale, des habitants ont élagué dans l'après-midi les arbres de leurs jardins, formant une chaîne pour évacuer les branches.

"Là, on intervient en catastrophe avec les voisins, on élague nous-mêmes et les services communaux vont venir collecter les déchets", a décrit un habitant qui ne souhaite pas donner son nom.

"On s'est décidé hier soir après avoir entendu que Météo France prévoyait un très gros cyclone", a-t-il précisé.

Nombre de balcons d'appartements ainsi que les jardins ont été vidés de tout objet pouvant être emporté ou cassé et les commerçants ont retiré leurs enseignes amovibles, a constaté une correspondante de l'AFP.

Les chantiers du BTP sont eux déjà sécurisés: le secteur est en congés annuels, une tradition à cette période de l'année, en raison justement du risque cyclonique.

"Moi, je n'ai pas grand chose à mettre à l'abri puisque je vis en appartement, mais j'ai quand même rentré mes cactus à l'intérieur", a témoigné Sarah Ligdamis, une habitante de La Possession (nord-ouest) venue chercher des bougies dans l'une des rares stations-service encore ouvertes. 

La population réunionnaise était appelée à se confiner dans un lieu sûr avant dimanche 20H00 (17H00 à Paris), heure du passage en alerte rouge cyclonique, et à ne plus en bouger durant 36 heures, jusqu'à mardi matin.

Vents potentiellement "dévastateurs

Le préfet de ce département-région de quelque 870.000 habitants leur a demandé de préparer un "lieu où s'abriter" et de s'assurer de la "disponibilité" de leurs réserves.

Les vents accompagnant Belal pourraient être "dévastateurs" dans la journée de lundi selon Météo France, qui parle d'un cyclone "qui pourrait marquer l'histoire" de La Réunion.

Gérant de deux restaurants et d'une boîte de nuit à Saint-Denis, Olivier Blondet a préparé ses trois établissements au pire.

Il a fixé le canapé de sa terrasse aux rambardes, enlevé "tout ce qui est objet contondant", accroché ce qui pouvait l'être "avec des sangles".

"On essaye de faire en sorte qu'il n'y ait absolument rien qui puisse décoller du sol et être projeté sur les baies vitrées ou sur les murs", a-t-il expliqué sur BFMTV.

"On est tous un peu inquiets: il est rare d'avoir une intensité aussi forte, rare d'avoir une trajectoire qui passe très près des côtes, voire en plein sur La Réunion", a ajouté ce restaurateur.

Au port de pêche de La Possession, la houle était impressionnante en ce dimanche après-midi. Des dizaines de personnes étaient présentes malgré l'interdiction émise par la commune, obligeant la gendarmerie à intervenir pour évacuer les curieux.

Conséquence de précipitations déjà soutenues ces dernières heures, plusieurs routes étaient inondées, notamment dans l'ouest et le sud de l'île.

À Saint-Denis, une vingtaine de personnes sans domicile fixe ont été conduites dans un centre d'hébergement, à la suite de maraudes organisées par la commune.

Une opération d'évacuation a en outre été réalisée à Îlet Coco, un petit village de la commune de Saint-Benoît (est) situé en bord de rivière.

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