Cycliste tué: le gouvernement va lancer une mission contre la violence sur les routes

Le ministère des Transports a annoncé lundi le lancement d'une mission contre la violence sur les routes, quelques jours après la mort d'un cycliste à Paris, tué par un automobiliste...

Rassemblement place de La République à Paris, le 19 octobre 2024, pour rendre hommage à Paul, un cycliste de 27 ans mort après avoir été renversé par une voiture © Bertrand GUAY
Rassemblement place de La République à Paris, le 19 octobre 2024, pour rendre hommage à Paul, un cycliste de 27 ans mort après avoir été renversé par une voiture © Bertrand GUAY

Le ministère des Transports a annoncé lundi le lancement d'une mission contre la violence sur les routes, quelques jours après la mort d'un cycliste à Paris, tué par un automobiliste qui est soupçonné de l'avoir volontairement écrasé.

Intitulée "contre les violences, protéger tous les usagers de la route", cette mission sera confiée à "une personnalité qualifiée au plus près des enjeux de développement des mobilités", a indiqué le ministère dans un communiqué, à l'issue d'une réunion avec les associations de cyclistes.

Lorsque la nomination aura été effectuée, la mission durera quatre mois.

Elle "aura vocation, au-delà des bilans et facteurs d'accidentalité, de mettre en évidence le sentiment d'insécurité des cyclistes et des autres usagers de la route et de caractériser les comportements violents sur la route", précise le ministère qui utilisera "toute statistique utile à une mise en évidence du sentiment d'insécurité".

La mission devra notamment formuler des propositions au sujet de l'éducation routière, de l'amélioration continue des aménagements, et de la détection, de la constatation et de la réponse judiciaire aux comportements violents sur la route.

"Mon objectif est clair: ne pas opposer les modes de transports, mais réfléchir à un partage harmonieux de l'espace urbain et ainsi garantir un meilleur usage de nos routes pour tous les usagers, qu'ils soient en voiture, à vélo ou à pied", a souligné le ministre des Transports François Durovray.

Plan vélo de Borne

"Il faut que la société, dans son ensemble, ouvre les yeux sur ces violences et qu'elles soient considérées", a réagi à l'issue de la réunion Alexis Frémeaux, coprésident de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), sur RTL.

"On n'accepte pas des violences dans la rue, on n'accepte pas des violences dans les transports en commun, et on les accepte sur les routes", a regretté M. Frémeaux.

Il faut que "cyclistes, automobilistes et piétons arrivent enfin à vivre dans une communauté qui se perçoit comme étant la même. Il y a de plus en plus de cyclistes, c'est une réalité. Il faut que tous les automobilistes l'acceptent", a-t-il souligné.

Olivier Schneider, coprésident de la FUB, a précisé à l'AFP que l'association maintenait "la pression" pour "rétablir le +fonds vélo+ de 1,25 milliard d'euros sur 5 ans, qui avait été annoncé en mai 2023 par Elisabeth Borne et a été ensuite gelé au printemps 2024".

La Première ministre Elisabeth Borne avait présenté un ambitieux plan vélo qui prévoyait 2 milliards d'euros d'investissement jusqu'en 2027 pour améliorer les infrastructures et favoriser la pratique du vélo. La majorité des investissements prévus devaient se concentrer sur le développement d'infrastructures sécurisées et de véloroutes, à hauteur de 1,25 milliard d'euros.

Paul Varry, 27 ans, est décédé sur la voie publique mardi, écrasé par un automobiliste avec qui il venait d'avoir un différend, sur le boulevard Malesherbes, dans le 8e arrondissement de Paris. Le conducteur a été mis en examen pour meurtre et écroué.

Des milliers de cyclistes se sont rassemblés samedi dans toute la France pour demander un arrêt des "violences motorisées" et réclamer des mesures pour pacifier la cohabitation dans les rues entre cyclistes, automobilistes et piétons.

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