Cultiver et enrichir l'approvisionnement local
A Lens, Auchan veut élargir son cercle de fournisseurs. Le Comité de promotion de la chambre d’agriculture des Hauts-de-France a ainsi organisé, le 8 octobre dernier au stade Bollaert de Lens, ses dixièmes rencontres entre Auchan Retail et les PME de la région, déjà fournisseurs ou susceptibles de le devenir.
Sur deux des trois étages dédiés aux réceptions et aux hôtes de marque du club, près de 140 exposants sont installés. Les groupes se forment, les discussions s’enchaînent entre producteurs locaux de toute la région Hauts-de-France : crémiers, charcutiers, poissonniers, épiciers, producteurs et marchands de fruits et légumes, ils ont, pour beaucoup, répondu à l’appel du Comité de promotion. «Auchan veut faire encore plus local. Cette manifestation a pour but de créer les conditions pour que tout le monde parvienne à s’entendre. La Région est aussi notre partenaire financier», explique Sophie Bart, chargée de mission au sein de la Chambre d’agriculture. «Auchan est dans le même état d’esprit que nous, fournisseurs», appuie Franck Barbry, responsables des fournisseurs locaux.
Nouvelle stratégie d’élargissement de l’offre
Le confinement a conduit les consommateurs à regarder plus près de chez eux, s’éloignant mécaniquement des hypers et des supermarchés. Dans un contexte économique difficile (Auchan a annoncé un plan de suppression de 1 475 postes début octobre), le géant de la distribution français réfléchit à sa mutation : s’inscrire dans la proximité avec ses livraisons «piétons» (vous commandez sur le web et vos courses sont prêtes dans un magasin près de chez vous), avec déjà 75 magasins opérationnels en France, dont 4 dans le Nord. Et offrir plus de produits locaux. Olivier Barbry, directeur Hauts-de-France d’Auchan Retail, l’explique : «Nous devons transformer l’offre et donner une place plus importante aux produits issus de nos terroirs. Avec ces PME, Auchan fait déjà 14% de son chiffre d’affaires. Et nous devons faire mieux.» En France, Auchan appuie sur cette stratégie : l’entreprise a déjà organisé dix salons de ce type dans plusieurs régions. Les procédures de référencements ont aussi été simplifiées durant la période de confinement. De quoi être plus attractif.
De son côté, Laurent Verhaeghe, agriculteur à Valenciennes et président du Comité de promotion, a rappelé le cadre dans lequel les échanges doivent être menés : «Les négociations doivent être équitables. Le cadre, c’est la loi Egalim.» Celle-ci indique, depuis son entrée en vigueur en 2018, que le seuil de revente à perte (pour les fournisseurs) est relevé de 10% afin de stopper toute baisse des prix. En outre, les négociations s’inscrivent dans un retournement de la construction du prix en faveur des producteurs qui, sous réserve d’un accord de la profession, pourront intégrer les hausses des coûts des matières premières.