Crossject toujours soutenue malgré un retard dans l’industrialisation
L’autorisation de mise sur le marché de Zeneo Midazolam se fait attendre, désormais prévue début 2025. Mais la medtech Crossject a les reins solides et le soutien de ses partenaires auprès desquels elle a effectué deux levées de fonds récemment.
La medtech dijonnaise Crossject, pionnière de l’injecteur sans aiguille destiné aux situations d’urgence, a pris un an de retard dans la commercialisation de son produit phare, le Zeneo Midazolam. Initialement prévue pour début 2024, l’introduction de ce traitement des crises d’épilepsie sur le marché américain dépend encore de l’approbation de la Food and Drug Administration (FDA), qui exige deux étapes distinctes.
« Ce délai est finalement une opportunité, estime Olivier Giré, chief operating officer de Crossject. Nous continuons de travailler étroitement avec la FDA et la Barda pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché d’urgence (EUA), ce qui devrait se concrétiser début 2025 ». La première autorisation EUA, une dérogation pour les situations de protection civile, sera suivie de l’homologation complète, pour laquelle Crossject se prépare activement, en visant une commercialisation entre 2026 et 2027.
Deux levées de fonds
Ce contretemps a conduit la société, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 13,3 millions d’euros en 2023, à renforcer ses ressources financières à deux reprises en 2024. Une première levée de fonds en juin a permis de recueillir 7,6 millions d’euros en capital, suivie en février de l’émission de 12 millions d’euros de dette auprès de Heights Capital Management (HCM). Malgré un cours d’action stagnant autour de 2,30 €, Crossject se réjouit de l’implication de ses actionnaires. « Les principaux investisseurs ont renouvelé leur soutien, et la dette peut être remboursée soit en actions, soit en numéraire, ce qui nous laisse une marge de manœuvre », explique Olivier Giré.
Maîtriser la mise sur le marché
Pour maximiser l’impact commercial du Zeneo Midazolam, renommé Zepizure, Crossject a décidé de prendre en charge directement sa distribution aux États-Unis, plutôt que de s’appuyer sur un partenaire local. « L’épilepsie étant un marché restreint avec peu de prescripteurs spécialisés, nous avons choisi de maîtriser la mise en marché », détaille Olivier Giré. À cette fin, la société a consolidé sa filiale américaine en recrutant Tony Tipton comme directeur des opérations et Dan Chiche pour organiser le développement de la structure sur place.
En parallèle, la société dijonnaise continue d’étendre ses recherches sur l’injection de deux autres traitements d’urgence : Zeneo Hydrocortisone, pour les cas d’insuffisance surrénale aiguë, et Zeneo Adrénaline. Ce dernier projet a bénéficié d’un financement de 6,9 millions d’euros via le programme i-Démo du plan France 2030, avec l’appui de Bpifrance. Au printemps 2023, Zeneo a été sélectionné par l’Agence nationale de recherche pour un projet visant le traitement du choc hémorragique pour les soldats, marquant ainsi une avancée notable dans les dispositifs médicaux d’urgence.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel