Sucrerie

Sainte-Emilie : Cristal Union récolte les fruits de sa transformation en Picardie

À l’occasion du démarrage de la campagne betteravière, le site Cristal Union de Sainte-Émilie à Villers-Faucon dans la Somme, sucrerie historique ancrée au cœur de la Somme, présentait mi-octobre les grandes orientations du groupe, en France mais également en Europe, au sortir de plusieurs événements majeurs pour la filière betteravière.

Un bassin betteravier picard en plein développement.
Un bassin betteravier picard en plein développement.

L'occasion est toujours rare de découvrir l’effervescence du moment avec ceux qui font la betterave et le sucre. La coopérative Cristal Union de Villers-Faucon va rouvrir bientôt ses portes au public. Le groupe coopératif agro-industriel, est l’un des premiers producteurs européens de sucre et d’éthanol. 

Fort de 14 sites en France et 2 200 collaborateurs, le groupe transforme chaque année les betteraves de ses 10 000 coopérateurs et réalise près de deux milliards d’euros de chiffre d’affaires. Cristal Union valorise les matières premières agricoles de son territoire en sucre, alcool et bioéthanol. 

« Nous sommes le premier fournisseur de sucre de l'industrie agroalimentaire française avec 40% de la surface betteravière française pour plus de 2 500 clients dans 100 pays. Le rayon moyen d'approvisionnement de nos sites de production est de 30 km. Rappelons que le site existe depuis 1857 et que nous l'exploitons depuis 2012 avec plus de 1,6 million de betteraves travaillées pour produire certes du sucre cristallisé, du sirop et de la mélasse mais aussi des pulpes surpressées à destination de l'élevage », explique Xavier Astolfi, Directeur général adjoint de Cristal Union qui insiste sur une valorisation optimum de la matière première, quelles que soient sa qualité et les conditions climatiques avec une cadence moyenne de traitement des betteraves en nette augmentation (2 300 tonnes de sucre par jour), des capacités de cristallisation en augmentation et un site capable d’absorber de longues campagnes.

Xavier Astolfi, Directeur général adjoint de Cristal Union, dans un champ près du site sucrier de référence de Sainte-Émilie.

Une stratégie d'investissements réguliers

Si le site garde une part de son histoire en termes d’architecture, il est bel et bien aujourd’hui un fleuron industriel du groupe et a bénéficié d’une politique d’investissements conséquents afin d’améliorer son impact environnemental. 

52 millions d'euros ont été investis entre 2015 et 2021. Il y eut la chaufferie au gaz naturel pour 30 millions d'euros, la distribution électrique pour 7,5 millions, un nouvel atelier de décalcification des jus en cours d’installation, soit un investissement de quatre millions d'euros. « L'objectif ce sont de nouveaux gains énergétiques et une amélioration de la qualité du sucre. La mise en service est prévue pour 2022. Un autre investissement très important concerne un projet de sécheur de pulpes à la vapeur salué par France Relance. Un investissement de 25 millions d'euros dont sept financés par l'Ademe. L'équipement promet une consommation d’énergie divisée par six, 40 000 tonnes de CO2 en moins par an et 130 000 m3 d’eau récupérés d'ici sa mise en service en septembre 2023 », assure Thierry Cousson, directeur de l’établissement de Sainte-Émilie.

Thierry Cousson, directeur de l’établissement de Sainte-Émilie qui produit 2 300 tonnes de sucre par jour.

Un bassin betteravier en plein développement

Au sortir de plusieurs événements majeurs pour la filière betteravière depuis l’épidémie de jaunisse de 2020, en passant par les fortes gelées d’avril 2021, jusqu’à très récemment une contamination de nombreux champs de betteraves par des produits phytosanitaires non conformes, le bassin betteravier picard sort enfin du tunnel et entrevoit un développement sur fond d'approvisionnement en circuits-courts. 

« Le rayon moyen d'approvisionnement est de 22 km avec 1 200 planteurs établis sur huit secteurs dans la Somme qui représente 70% de l'activité mais aussi l'Aisne et le Nord-Pas-de-Calais. Soit 22 000 hectares, deux mille hectares de plus depuis 2019. Nous misons avant tout sur la proximité et le dialogue au travers de notre conseil de section de Sainte-Émilie avec les représentants élus des coopérateurs de la section », souligne Jérôme Fourdinier, président du conseil de section de Sainte-Émilie qui promet de belles perspectives pour la campagne 2021. 

En effet, les conditions météorologiques ont été favorables aux betteraves, l'épisode de gel a globalement épargné la région Picardie et les maladies ont été bien contrôlées grâce à des interventions précoces. Ce qui augure d'excellents rendements betteraviers estimés à 14 tonnes de sucre à l’hectare et une bonne durée de campagne à 105 jours. 

Cristal Union récolte les fruits de sa transformation et fait une excellente performance financière. « Nous connaissons une forte hausse des cours du sucre depuis un an et un prix au plus haut depuis la fin des quotas. Le prix est de 27 euros la tonne de betteraves pour la campagne 2021, Notre objectif est de 30 euros la tonne d'ici 2023. Comparé aux 25,5 euros en 2020, les prévisions sont très bonnes », conclut Jérôme Fourdinier. Le bassin picard reste définitivement une région d'avenir pour la culture et la transformation de la betterave sucrière.

Du sucre grand public

Cristal Union compte trois grandes marques de sucre grand public, l'Alsacienne Erstein, l'Italienne Eridania et la Française Daddy. Une histoire qui dure depuis 40 ans avec plus de 100 millions de paquets vendus par an. 

« Deux foyers français sur trois ont un paquet de sucre Daddy dans leurs placards. Des paquets désormais 100% responsables qui passent en papier kraft. Ce sont dix millions de bouteilles en plastique économisées chaque année, souligne Stanislas Bouchard, Directeur général de Cristalco. Notre marque a toujours été reconnue comme audacieuse, expressive et innovante. Mais ce qui nous motive le plus au quotidien c'est d'abord notre histoire locale, grâce à notre modèle coopératif et le circuit court avec des betteraves à moins de 30 km de toutes nos sucreries. C'est ça notre futur ! »