Médico-Social : Cri d’alarme des acteurs

«Il y a la santé d’en haut et la santé d’en bas !» Par cette formule, Alexandre Horrach, le directeur général de l’AEIM-Adapei54, association d’accompagnement d’enfants et d’adultes en situation de handicap intellectuel, résume le sentiment aujourd’hui des structures et acteurs du médico-social dans le département. 

Médico-Social : Cri d’alarme des acteurs

En ligne de mire : le fameux Ségur de la Santé, vaste plan pour la revalorisation du secteur. «Nos personnels sont tous simplement les oubliés du Ségur, aucune revalorisation n’est aujourd’hui envisagée. Le Ségur est une nécessité mais nous n’arrivons pas à admettre que nous ne soyons pas pris en considération», assure Denis Renaud, le président par délégation de l’AEIM-Adapei54. Avec une dizaine d’autres structures du secteur médico-social, l’AEIM-Adapei 54 a lancé un cri d’alerte aux décideurs à travers une lettre adressée le 9 novembre dernier aux députés, sénateurs, aux élus du département, à l’Agence régionale de la Santé Grand Est ainsi qu’au ministère de la Santé. «Faire le choix de répondre en dignité aux besoins, attentes et aspirations des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, nécessite une mobilisation conséquente et cohérente de l’État, des acteurs du secteur et des collectivités territoriales. Le Ségur ne peut laisser quiconque sur le côté, nous demandons une application transversale et équitable de celui-ci», assurent, d’une même voix, ces «naufragés du Ségur», comme ils se définissent. Crise des vocations, absence historique de compétences professionnelles mobilisables, «nous ne pouvons aujourd’hui assurer que 70 % des soins à domicile», assure José Salas, directeur général de l’Alagh (Association lorraine d'aide aux grands handicapés), absentéisme et un turn-over intenables, concurrence jugée fratricide entre le secteur du sanitaire et du médico-social ou encore celle des pays frontaliers, la coupe apparaît aujourd’hui pleine. C'est surtout l'urgence de pallier l'appauvrissement de ces structures au service de près de 150 000 personnes et familles dans le département. Une situation d’autant plus problématique que la 5e vague de la Covid-19 déferle sur l’Hexagone.