Création d'une antenne 60 000 rebonds à Amiens

Aujourd’hui, l’association 60 000 rebonds compte quatre antennes en région Hauts-de-France, dont trois groupes à Lille, une antenne en Artois située à Arras, une antenne sur la Côte d’Opale à Dunkerque et une à Valenciennes. Désormais, il faudra compter sur une antenne à Amiens et sont en projet deux autres à Boulogne-sur-Mer et Compiègne. 

Dans la région, l’association a accompagné près de 80 entrepreneurs en rebond l'an passé grâce à l’action de plus de 150 bénévoles engagés. Ce sont des coachs, des parrains et des experts qui avec leurs partenaires sont très investis à la vocation de l’association de faire changer le regard sur l’échec. « Rebondir après une expérience entrepreneuriale difficile n'est pas chose aisée. Je l'ai moi-même vécu. En effet, je suis passé par là en 2003. Et je dois avouer que j'ai souffert. Mais fort heureusement, de nombreux chefs d'entreprise m'ont tendu la main. À mon tour, j'aimerais permettre au plus grand nombre de s'en sortir en allant plus vite pour rebondir. Moi cela m'a pris plusieurs années, trop d'années. Avec un soutien tel que 60 000 rebonds ont divise par trois la durée pour rebondir. Car lorsqu'on est seul, on ose moins, on est freiné par son histoire », confie Bruno Albanese, chef d'entreprise et engagé pour l'entrepreneuriat depuis de nombreuses années. 

Il va animer cette association à Amiens avec Frédéric Bonne, Ivan Choteau et David Salomez « dans un esprit de convivialité, d'échanges et de sérieux autour d'une cause commune ». Ils seront entourés de plusieurs bénévoles et partenaires dont le Crédit mutuel, Cerfrance et la CCI Amiens-Picardie qui ont déjà rejoint le club d'Amiens. Ses animateurs visent une dizaine d'accompagnements d'ici un an. « Les statistiques des dépôts de bilan pour 2023 à fin avril sont en hausse, ajoute-t-il. En cumul sur les douze derniers mois, entre mai 2022 et avril 2023, on dénombre 46 183 défaillances contre 31 400 un an plus tôt. Les années Covid vont apporter malheureusement leur lot de dépôts de bilan. »

Appel aux bénévoles, coachs et parrains

L'association fait donc un appel aux bénévoles. « Vous êtes entrepreneur? Vous êtes coach certifié ? Vous êtes expert conseil ? Vous voulez participer à une noble cause parce que nous connaissons tous un entrepreneur malheureux de devoir cesser son activité. Alors rejoignez notre club amiénois et venez nous rencontrer le jeudi 6 juillet à 8 h 30 dans les locaux de la CCI pour un petit-déjeuner convivial », invite Bruno Albanese qui peut déjà compter parmi ses rangs la présence de coachs et experts tels qu'Amélie Joubert, Corinne Guégan et Simon Boutillier. 

Le coach est un professionnel certifié dont le rôle est d’aider l’entrepreneur à prendre du recul sur la situation qu’il vit et progressivement à retrouver une énergie, une confiance en soi pour lui permettre de se relancer dans un nouveau projet professionnel. Il va donner six à huit séances de coaching. 

La marraine ou le parrain est un chef d’entreprise ou un cadre dirigeant dont le rôle est d’aider l’entrepreneur en rebond à mettre en place un plan d’action pour réaliser le projet professionnel envisagé, qu’il soit salarial ou entrepreneurial comme la reprise d'une entreprise. Ils ont eux-mêmes connu un dépôt de bilan. 

L’expert métier est, quant à lui, un professionnel qui apporte son regard et ses compétences propres à son secteur sur des questions techniques, juridique, RH ou comptable par exemple. Il peut être amené à animer des ateliers thématiques portant sur son secteur. « Avec ces soutiens précieux, la personne pourra sans nul doute rebondir après un dépôt de bilan souvent difficile. Car oui c'est une aventure humaine avec son lot de difficultés, de sentiment d'impuissance et même d'échec. Quand on a un genou à terre côté entreprise, bien souvent cela s'écroule aussi côté moral et familial. Pour l'entrepreneur, cela doit être un acte volontaire de changer sa situation. C'est à lui de venir taper à la porte de 60 000 rebonds et de demander de l'aide, conclut Bruno Albanese. Avec ce club, nous allons casser cette image douloureuse de l'échec encore trop présente en France. »