Craywick : BSL Steel fait le pari de la haute valeur ajoutée
Créée en 2007 par trois associés, BSL Steel est une PME de la métallurgie d’une quarantaine de salariés répartis entre les sites de Craywick (la maison mère) et Noeux-les-Mines (racheté en 2019). Aujourd’hui, elle souhaite se développer sur toute la France et même à l’export en misant sur des produits à haute valeur ajoutée. Pour ce faire, elle envisage un investissement d’un million d’euros.
«BSL Steel s’est spécialisée dans la tuyauterie, la découpe, la chaudronnerie, la mécanosoudure, la tôlerie et la métallerie. Nous réalisons des pièces sur mesure d’un kilo à plusieurs dizaines de tonnes, essentiellement pour les donneurs d’ordres importants de l’agglomération dunkerquoise, en premier lieu ArcelorMittal et EDF», explique, en préambule, Benoît Guillemot, gérant de la PME. «Nous travaillons en atelier à plus de 70%.»
BSL Steel a été créée en 2007 par trois collègues d’une entreprise calaisienne. «Nous l’avons quittée avec l’envie de moderniser le métier, précise Benoît Guillemot. C’est ainsi que nous nous sommes installés en 2007 aux portes du port de Dunkerque sur un terrain de 13 000 m2 et un atelier de 2 500 m2. Nous étions cinq à la création. Nous sommes désormais une quarantaine entre Craywick et l’entreprise Actri, située à Noeux-les-Mines, que nous avons rachetée en 2019. Nous réalisons un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros annuels.»
100 000 euros par an consacrés aux certifications
Sur un marché ultra concurrentiel et mature, BSL Steel a choisi de se démarquer en se spécialisant sur les produits à haute valeur ajoutée. Pour ce faire, elle a multiplié les passages de certifications, notamment en sécurité. Elle en possède six aujourd’hui, en prépare deux autres et y consacre un budget de 100 000 euros chaque année. «C’est un investissement qui nous permet de nous placer sur des produits haut de gamme sur lesquels nous sommes moins confronté à la concurrence. Là, on ne se bat pas sur les prix, comme sur les produits standard, où nous sommes, de toute façon, perdant», analyse Benoît Guillemot.
Vers l'embauche d'une vingtaine de salariés
Aujourd’hui, la PME souhaite accentuer encore cette spécialisation dans le haut de gamme et l’industrie 4.0 afin de sortir aussi du «tout local», pour couvrir la France, voire même se développer à l’export, vers la Belgique et la Grande-Bretagne en priorité. Elle ambitionne donc d’investir un million d’euros, pour lequel elle a demandé une aide de l’Etat de 500 000 euros dans le cadre du plan de relance, volet «modernisation de l’outil industriel, industrie 4.0». Elle est soutenue dans sa démarché par la communauté urbaine de Dunkerque et la Région. «Cela nous permettrait d’agrandir nos locaux et de poursuivre la robotisation de nos ateliers, avec, par exemple, un banc de découpe laser ou encore un assistant soudage robotisé», précise le gérant. Plus inattendu, l’entreprise souhaite aussi pouvoir mettre en place une vraie politique numérique, avec embauche d’un community manager parce que, commente Benoît Guillemot, «on sait bien que dans nos métiers industriels aussi, une partie de nos courants d’affaires se déclenche grâce aux réseaux sociaux».
Cette ambition devrait s’accompagner du recrutement d’une vingtaine de salariés pour les deux sites. Une perspective qui, paradoxalement, inquiète le chef d’entreprise tant la tension dans la main-d’œuvre est criante dans sa spécialité. «J’ai fait distribuer 100 000 flyers sur le territoire avec plusieurs offres d’emploi. Croyez-le ou non, je n’ai reçu aucun CV», se désole-t-il. Un constat qui amène Benoît Guillemot à mûrir tout doucement un projet de création d’un centre de formation spécialisé dans les métiers de la métallurgie, «dans lequel on apprendrait d’abord aux gamins le respect des horaires et le goût du travail bien fait» insiste-t-il, précisant qu’il a déjà glissé cette idée aux oreilles de la communauté urbaine de Dunkerque et de la Région. A suivre…