Cozy Air, une start-up dans l’ère du temps
À l’heure où l’on parle de pics de pollution et de dérèglement climatique, la start-up Cozy Air, à Villeneuve-d’Ascq, vient de réaliser sa première levée de fonds pour renforcer sa position d’expert de la qualité de l’air.
Ils sont déjà près de 15 000 personnes à utiliser la solution imaginée par Lamia Mialet et Charles Cornille, tous deux ingénieurs chimistes de formation. Il faut dire que ce petit triangle, aussi design qu’utile, mixe traitement de données, nouvelles technologies et, surtout, analyse de la qualité de l’air. Ces données sont ensuite restituées dans un tableau de bord pour en suivre l’évolution et ainsi déceler les multiples facteurs impactant l’air. «Nous avons imaginé un objet connecté doté de capteurs pour détecter la pollution de l’air. Mais au-delà de ces mesures en temps réel, nous accompagnons les utilisateurs dans la démarche. Quand on a créé l’entreprise en 2014, personne ne savait ce qu’était la qualité de l’air alors qu’aujourd’hui, tout le monde y est sensible», explique Lamia Mialet, CEO et cofondatrice. L’appareil change de couleur et vire au rouge en fonction du taux de CO2 rejeté. «L’information est immédiatement envoyée aux systèmes de ventilation pour faire diminuer ce taux de CO2.» En général, il suffit tout simplement d’aérer quelques minutes une pièce pour le faire chuter, une aération souvent rendue compliquée dans les bâtiments dernière génération, dépourvus de fenêtres pouvant directement s’ouvrir… «C’est un peu le syndrome du bâtiment malsain, souvent cloisonné.»
Exploitation du bâtiment
Designé à Villeneuve-d’Ascq et Lille, fabriqué à Courtrai et, pour la carte électronique, à Lyon, l’objet connecté de Cozy Air est déjà présent en Hauts-de-France (siège d’EDF à Lille Europe, Acanthe à Boulogne-sur-Mer, Cegelec…), mais aussi à Rouen, Lyon, Paris, en Suisse ou encore en Belgique. Au-delà de l’installation – 60 objets ont d’ores et déjà été construits –, l’équipe de Cozy Air propose un suivi et un accompagnement sur la qualité de l’air. S’adressant exclusivement à un marché B to B (collectivités, crèches, établissements scolaires…), mais aussi aux ERP (Établissements recevant du public), la solution de Cozy Air répond à la réglementation de la qualité de l’air dans les logements ainsi que dans les établissements recevant du public (au 1er janvier 2018 pour les écoles maternelles, élémentaires et les crèches ; au 1er janvier 2020 pour les accueils de loisirs et les établissements d’enseignement du second degré ; au 1er janvier 2023 pour les autres établissements). «Dire que la qualité de l’air est mauvaise ne suffit pas, il faut l’expliquer. Cozy Air veut automatiser certaines actions grâce à la data, pour arriver à la prédiction», détaille Lamia Mialet, en mettant en garde contre les capteurs de qualité de l’air vendus sur Internet. Un micro-capteur par polluant et par paramètre de confort (voir encadré) permet donc à l’objet de Cozy Air de tout mesurer en temps réel. La start-up travaille sur un nouveau dispositif dédié au logement, qui pourrait par exemple être accroché au mur. Des innovations que l’entreprise souhaite rapidement mettre en place, conjuguées à une croissance sur le marché européen et au recrutement de nouveaux collaborateurs, notamment grâce à cette première levée de fonds de 850 000 €, réalisée avec un pool d’investisseurs privés régionaux.
Des premiers tests à l’extérieur
Cozy Air a également développé un autre objet connecté dédié à la qualité de l’air extérieur (déjà testé dans des gares et des métros), qu’il serait possible d’étendre à l’échelle d’une ville. À l’heure où nous passons plus de 80% de notre temps dans des lieux clos et que l’air que nous respirons n’est pas toujours de bonne qualité, en limiter l’incidence est déjà un premier pas vers une meilleure qualité de vie.
Qu’est ce qui se mesure dans un bureau et un logement ?
Les polluants : les COV, le dioxyde d’azote, les particules fines et le monoxyde de carbone
Les paramètres de confort : la température, l’humidité et le CO2