Cousin Medical Group s’attaque au marché chinois
Le nouvel ensemble constitué suite au rachat, le 24 juin dernier, par la holding familiale Dalle & Associés des trois sociétés du groupe Cousin Frères à Wervicq-Sud pourrait commencer la commercialisation de ses implants médicaux à base de fibre textile en Chine cette rentrée.
Dès la création de Cousin Medical Group, le cap a été mis sur «toujours plus d’innovations». Mais les premiers points que ce nouvel ensemble devrait marquer seront sur un tout autre terrain : l’international. Non pas que Cousin Biotech soit fébrile à l’export, lequel représente 75% de son chiffre d’affaires. C’est que le groupe met pied sur le plus vaste marché de la planète, mais dont l’accès est quelque peu difficile, en particulier sur son secteur d’activité : la Chine. Les démarches entamées depuis plus de deux ans pour arriver sur ce marché pourraient aboutir en septembre. Ce succès interviendra alors que le fabricant de dispositifs chirurgicaux implantables à Wervicq-Sud vient de connaître une évolution capitalistique historique. Le groupe Cousin Frères a cessé d’être la maison mère de Cousin Biotech. Cette PME, bâtie par la famille Cousin sur un peu plus d’un siècle et demi, ainsi que ses deux filiales de distribution − Cousin Bioserv et Cousin Endosurg – ont été rachetées le 24 juin par la holding familiale nordiste Dalle & Associés. Cette dernière n’est pas à son premier rapprochement avec le groupe Cousin Frères. En 2007 déjà, Dalle & Associés avait repris Cousin Trestec et Cousin Composites, deux filiales fabricantes de cordages pour le sport et destinés au renfort de câble optique. Cousin Medical Group, le nouvel ensemble, compte en tout 120 salariés pour un chiffre d’affaires de près de 25 millions d’euros.
Les difficultés du groupe nordiste à accéder au marché chinois ne sont pas d’ordre culturel et ne sont pas non plus liées à la qualité de ses produits. «Ce n’est pas un problème culturel parce nous disposons d’une équipe de vente à l’international très orientée sur la culture asiatique, explique François Tortel, le directeur général de Cousin Medical Group. De plus, les Asiatiques, et notamment les Chinois, sont assez friands de technologies venues d’Europe. La grosse difficulté, ce sont les barrières réglementaires extrêmement lourdes qui ont représenté pour nous deux ans et demi de travail et d’importants investissements financiers.» Le groupe a tenu bon parce que le marché chinois pourrait représenter à lui seul 10% de son activité à l’international. D’autant qu’Intra Spine, un des produits phares du groupe en ce moment, est «très attendu par les chirurgiens chinois». «Intra Spine est un dispositif particulièrement innovant conçu pour la chirurgie de la colonne vertébrale qui permet de soigner le mal de dos avec des techniques peu invasives. L’opération, qui ne dure que vingt à trente minutes contre au moins une heure pour les techniques classiques, se fait à partir d’une petite incision chirurgicale.» L’innovation sur laquelle repose le potentiel de croissance du groupe est portée par de la R&D qui représente 15% du chiffre d’affaires. Il est d’ailleurs question «d’une série de projets pour les années à venir». Tant et si bien que la famille Cousin a tenu à conserver 30% du capital.
La filature, créée en 1848 par Louis Cousin, se lance dans la transformation du fil. Le grand tournant a été 1986 quand, à la demande d’un client, la filature fabrique une petite tresse en fil biocompatible avec des épissures. Par la suite, le groupe oriente son activité vers le secteur médical.