Coup de chaud avant implosion...
«Notre maison brûle et nous regardons ailleurs !» C’était en 2002, Jacques Chirac, alors président de la République déclarait cette phrase devenue historique (soufflée par Jean-Paul Deléage, historien des sciences et de l’environnement : NDLR) à l’occasion du 4e sommet de la Terre à Johannesburg.
Près de vingt ans plus tard, les départs de feu se sont multipliés, intensifiés pour arriver à un point de non-retour. Ce 9 août, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) va rendre son rapport sur la situation climatique de la planète. À l’heure où nous écrivons ces lignes, son contenu n’est pas encore connu mais pas un scoop que d’annoncer que le bilan est loin d’être positif. Il est même tout simplement alarmant ! «Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre», mentionnait l’AFP au début du mois lors de sa publication de plusieurs fuites sur le brouillon de ce fameux rapport. «Si la vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, l’Humanité ne le peut pas.» Serait-il donc déjà trop tard ? La question apparaît même plus se poser mais tout un chacun préfère continuer à se voiler la face et à regarder ailleurs. Naturellement la pseudo prise de conscience a eu lieu, dans les discours mais pas vraiment dans les faits. Les accords de Paris de 2015 entendaient limiter la hausse du réchauffement climatique à 1,5 degrés d’ici la fin du siècle. Six ans plus tard, on en est loin, très loin, trop loin. «Nous ne sommes pas sur la bonne voie pour atteindre cet objectif En fait, nous sommes sur la voie opposée, nous nous dirigeons vers une augmentation de plus de 3 °C », assurait Patricia Espinosa, la secrétaire exécutive de la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) lors de la cérémonie d’ouverture (en visioconférence) de la réunion des délégations de 195 pays en vue de la préparation de la sortie du 6e rapport du GIEC. Les incendies dévastateurs (même en Sibérie), les pluies diluviennes, les températures records actuelles de ces derniers jours ne sont que le début d’un nouveau cycle. Les politiques bas-carbone engagées, la lutte contre l’empreinte carbone suffiront-elles à changer la donne ? L’espoir fait vivre...