Dédié au sport, à la santé et au bien-être
Coup d’envoi de l’incubateur-accélérateur Vivalley à Lens
Elles sont quatre start-ups à avoir pris place sur la ligne de départ des nouveaux programmes Vivalley désormais dispensés par Eurasanté, à qui la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin a confié l’animation de l’incubateur et du site d’excellence Vivalley Campus.
Avec ce passage de témoin, la CALL souhaite capitaliser sur les équipements et atouts du territoire et sur l’expérience d’animation de filières par Eurasanté pour faire de la thématique sport, santé, bien-être un levier d’attractivité et de développement local à part entière. Autour d’un terrain de jeu propice à l’innovation avec un parc d’activité, un incubateur et la création à venir d’un centre médico-sportif d’excellence. L’ambition de ce nouvel incubateur : l’accompagnement de 40 projets créant une centaine d’emplois d’ici fin 2025, avec l’intégration de 12 projets au sein du dispositif dès 2023.
Et lors de son premier comité d’engagement, Vivalley by Eurasanté a validé l’entrée de quatre start-up dont Centex, qui travaille sur le développement d’un système d’analyse biomécanique portable basé sur du textile intelligent capable de mesurer l’activité musculaire et la posture de nos corps en mouvement sur le terrain ; Holyfat et sa gamme de nutrition sportive stable pour les athlètes d’ultra-endurance ; et Sportopia qui porte un projet de développement d’un écosystème IoT (NDLR : processus de connexion d'objets physiques à Internet) pour la gestion stratégique, le suivi et la réalisation de séances de physiothérapie nomade et individuelle des sportifs, dans le but de faciliter la récupération et prévenir les blessures. Entretiens.
Centex : un textile intelligent connecté pour les sportifs de haut niveau
Etudiants en école d’ingénieurs et sportifs avertis, Jérémie Marsac et Tristan Rizzo ont l’un comme l’autre été confrontés aux blessures et à leur impact sur la progression des performances. Dans le cadre de leurs cursus, ils ont alors mené une réflexion sur le développement de nouveaux axes de prévention et de performance dans le sport de haut niveau. «Il n’existe pas de solution particulière d’analyse bio-mécanique permettant de détecter en amont les risques de blessure» expliquent-ils. «Notre idée est donc de développer un textile intelligent connecté - un legging - permettant de suivre et programmer la préparation physique des sportifs de haut niveau».
Une première étude de marché a été menée par Jérémie et Tristan «pour comprendre les attentes des professionnels de santé et des sportifs de haut niveau» avant la rédaction d’un cahier des charges techniques. «Notre objectif est de créer un premier prototype, mais cela nous prend beaucoup de temps en parallèle de nos études». Le développement du projet Centex devrait donc s’accélérer à partir de septembre, sous l’impulsion notamment de Vivalley.
Holyfat : une gamme de nutrition sportive dédiée à l’ultra-endurance
C’est en traversant la France en vélo, 2 500 kms en 15 jours, qu’est née l’idée d’Alvaro Madrazo. «Je me suis rendu compte qu’il n’existait aucune alimentation sans sucre spécifique aux épreuves de longue distance, aux athlètes d’ultra-endurance» explique-t-il. «Il faut savoir que 95% du marché est identique ! Les produits sont les mêmes et fabriqués dans les mêmes usines, d’une marque à une autre. Mon idée était donc de développer une gamme de nutrition sportive dédiée à l’ultra-endurance, salée et concentrée sur les lipides, et non les glucides et les protéines, un macronutriment qui apporte plus de calories à poids égal». Nous sommes en 2017. Et deux ans plus tard, notre passionné de cyclisme quitte son job en grande distribution pour se consacrer entièrement au développement d’Holyfat.
Après 9 mois de Recherche & Développement pour concevoir les produits et industrialiser la production, les premiers tests ont été réalisés en 2020. Pour un lancement l’année suivante, en juin 2021, après une remise à plat de l’image de marque de l’entreprise. Aujourd’hui, la société Holyfat est implantée à La Madeleine. «Nous concevons et fabriquons tous nos produits, et les commercialisons en direct via notre site marchand» précise Alvaro. «Nous sommes sponsors de plusieurs évènements sportifs et équipons à ce jour 25 athlètes d’ultra-endurance, pour environ 6 000 clients référencés. L’entreprise emploie 7 salariés et l’objectif de notre présence au sein de Vivalley est de renforcer notre visibilité au sein de l’éco-système du sport dans les Hauts-de-France, une région très dynamique où il était important d’être». Sans oublier l’expansion à l’international, qui représente d’ores et déjà 35% du chiffre d’affaires d’Holyfat.
Sportopia : développement d’un écosystème pour la récupération et la prévention
Dans le jargon sportif, on l’appelle un ‘’crampeur’’, autrement-dit une personne particulièrement assujettie aux crampes. Une problématique à laquelle a été confrontée Ludovic Boulafrad, fondateur de Sportopia. «J’ai fait beaucoup de sport à un bon niveau, basket et foot, j’en fais toujours d’ailleurs, et j’ai connu ce problème de crampes qui arrivent sans prévenir et m’empêchaient de m’exprimer totalement, mais aussi des blessures qui imposent plusieurs mois de convalescence. J’en ai souffert et j’avais envie de partager mon vécu pour savoir comment connaitre son état de forme… c’est la ligne directrice du projet». Comment offrir aux sportifs de haut niveau un accès à la récupération partout et quand ils le souhaitent ? Telle est la question que souhaite résoudre notre entrepreneur. «En 2016 est née cette idée de créer un textile intelligent, un dispositif non médical de physiothérapie et de récupération nomade permettant de récupérer des données sur l’état de forme du sportif. Disponibles pour le staff via une plateforme, elle permettrait d’individualiser la récupération et la préparation, notamment pour prévenir les blessures».
En s’appuyant sur plusieurs clusters en région, notamment celui de Liévin, Ludovic a pu développer un prototype permettant de travailler sur le froid et le chaud, ainsi que sur la compression avec vibrations, et de récolter en parallèle des données propices à l’optimisation de l’état de forme. «Je termine aujourd’hui la seconde phase de tests avec une version bluetooth, que je vais bientôt présenter dans l’optique de démarrer la commercialisation. L’objectif sera ensuite d’ouvrir mon propre atelier de production à Amiens, d’où je suis originaire, et de développer l’entreprise en France puis à l’étranger». Et d’ajouter : «Le projet n’est pas de se substituer aux techniques existantes, mais d’apporter une solution supplémentaire de récupération pour les sportifs de haut niveau… et pourquoi pas, par la suite, au grand public».