Cordonnier bien chaussé, Rabot Dutilleul rénove son siège
Pour faire mentir l'adage, le constructeur a investi 1,5 millions d'euros dans la réhabilitation de son siège à Wasquehal, en faisant la vitrine de son savoir-faire en matière de rénovation énergétique.
Rabot Dutilleul construction a entièrement revu les performances de son siège, situé à Wasquehal.
La rénovation a compris quelques phases délicates, comme le remplacement de la verrière zénithale alors que le site était encore occupé.
Depuis 2011, Rabot Dutilleul Construction, filiale du groupe Rabot Dutilleul, s’est installée dans l’ancien siège social du groupe, à Wasquehal. Le constructeur, qui s’est spécialisé dans la rénovation énergétique des bâtiments, a voulu faire de cet immeuble vieillissant, qui a subi plusieurs extensions, un modèle du genre. Réduction des émissions de CO2 et de la déperdition de chaleur, confort accru pour les salariés, Rabot Dutilleul construction vante les mérites de son nouveau siège, rénové en partie grâce au concours de start-ups innovantes, dont le groupe s’est fait le parrain. Sept mois de travaux et un investissement de 1,5 million d’euros ont été nécessaires pour rénover le bâtiment, datant, pour sa partie la plus ancienne, de 1983.
Un effort que le groupe bientôt centenaire a pu consentir grâce à des résultats qui se maintiennent malgré la crise. Avec, en tout, 1 820 collaborateurs et un chiffre d’affaires d’un peu moins de 800 M€ l’an dernier, «la grosse ETI familiale» se porte en effet plutôt bien. «Nous comptons parmi les dix plus grosses entreprises du BTP en France, souligne Gilles Dupont, le président de Rabot Dutilleul construction. Nous avons su faire preuve d’inventivité et de technique pour aller décrocher des marchés ailleurs que dans le Nord où la situation du BTP est particulièrement difficile, et notre carnet de commandes est rempli à 15 mois. Notre valeur, c’est l’innovation et l’attention portée à la R&D, ainsi que l’offre globale proposée à nos clients, qui comprend beaucoup d’accompagnement.»
Particulièrement en pointe sur les chantiers de rénovation, désormais plus porteurs que le neuf, Rabot Dutilleul Construction a ainsi été chargé, en région, de la réfection de la Villa Cavrois et de la construction à venir de l’extension du musée de la Piscine à Roubaix. À Paris, le constructeur a mené le chantier de la rénovation de la halle Freyssinet, qui accueillera un incubateur de plus de 1 000 entreprises. Toujours en région parisienne, Rabot Dutilleul a également réhabilité les tours du pont de Sèvres, à Boulogne-Billancourt, et construit les deux patinoires de l’Aren’Ice, à Cergy-Pontoise.
C’est ce savoir-faire technique et humain, développé pour ses clients, que Rabot Dutilleul a mis en œuvre pour la réhabilitation de son propre siège. De la rénovation thermique à la gestion d’un chantier sur un site occupé, puisque les 200 salariés du siège ont continué à travailler tout au long des travaux, le constructeur a pu tester directement ses méthodes sur le terrain. Pour un résultat plus que satisfaisant aux dires de la direction. «Nous avons divisé par deux nos émissions de CO2 et par 2,6 notre consommation d’énergie, souligne fièrement Gilles Dupont. Concrètement, c’est 29 000 € qui sont économisés chaque année, alors que les salariés ont gagné en confort de travail. Depuis l’enveloppe externe du bâtiment jusqu’aux bureaux, c’est un véritable laboratoire interne que nous sommes désormais en mesure de faire visiter à nos clients, pour leur montrer des techniques innovantes qui fonctionnent.»
L’immeuble, qui a gagné son label “BBC rénovation tertiaire”, a notamment été équipé de nouvelles verrières et fenêtres, dont certaines sont chauffantes. Le volume sonore dans les bureaux a été réduit grâce à des baffles acoustiques suspendues au plafond, qui absorbent les sons et limitent la réverbération. Débarrassé de la climatisation, le bâtiment est désormais ventilé et sa température, régulée par des skydômes et des cheminées solaires, qui équilibrent naturellement les masses d’air chaud et froid et harmonisent mieux la température. L’éclairage a lui aussi été retravaillé, avec davantage de lumière naturelle là où c’était possible, et des lampes à LED, couplées à des détecteurs de présence et de luminosité.
Fidèle à la démarche écoresponsable qui l’anime depuis plusieurs années, le constructeur, qui s’engage à réduire et à trier les déchets produits sur ses chantiers, a invité des ruches dans ses atriums et sur son parking. Et adopté une gestion de ses espaces verts favorable à la biodiversité, en y installant notamment des nichoirs.