Convention inédite entre Valutec et Bombardier
Les collaborations ponctuelles existaient déjà. Mais, le 1er février dernier, c’est une convention de trois ans qui a été signée entre la filiale de l’université et l’entreprise de transport ferroviaire. Enjeu : l’innovation dans l’électronique embarquée.
Depuis sa création, à la fin des années 1990, la SA Valutec, filiale de l’université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, avait déjà noué des collaborations ponctuelles avec l’entreprise Bombardier transport France, de Crespin. Mais là, les liens se renforcent et Bertrand Canaple, directeur du développement et responsable des départements essais à Valutec, souligne l’importance de l’événement : «Jusqu’à présent, c’était du coup par coup. Mais, le 1er février, c’est d’abord une convention de partenariat de trois ans qui a été signée et ensuite une convention qui porte sur une technologie plus performante.» Bertrand Canaple rappelle au passage que la région est, enfin, la première de France pour l’industrie ferroviaire.
Il précise encore qu’un investissement de 180 000 euros a été réalisé l’an dernier par Valutec, avec l’aide de la Région. Il portait sur une «chambre d’essais» ou «enceinte climatique», de fabrication américaine, qui servira à tester la performance des cartes électroniques des trains.
Un train régional en projet. Comme le précise de son côté Sir Sirhaou, ingénieur projet chez Bombardier, la technologie dont il s’agit a d’abord servi, historiquement, au domaine militaire avant d’être étendue à d’autres secteurs. «Elle vise aujourd’hui à contrôler en permanence tout ce qui concerne la sécurité à bord, le confort des usagers, la climatisation… La technologie n’est pas nouvelle mais, avec ce matériel, investigations, expertises et mises à l’épreuve seront beaucoup plus poussées avant l’embarquement, avec, bien sûr, des avantages économiques pour le constructeur», précise-t-il notamment.
Pour lui, la fiabilité des trains en sera renforcée puisqu’il s’agit de traquer de façon plus pointue les risques de défaillances ou de pannes de systèmes sophistiqués.
A l’écouter, à ce niveau de performance, la convention constituerait une première régionale. Elle s’appliquera, ajoute-t-il, au projet de train régional à étage qui devrait sortir en 2014 : le «Regio N2».
Rayonnement international. La société Valutec a été créée avec ce but de développer les relations entre l’université et l’industrie, dans le domaine de l’innovation et de la recherche. Autre mission : gérer les contrats de recherche de l’UVHC (Valenciennes, Cambrai et Maubeuge). Dans le vaste ensemble universitaire du Mont-Houy, ce centre technologique dispose de ses propres locaux (le C3T, ce qui veut dire Centre technologique en transports terrestres), d’une équipe de 25 personnes, et de plates-formes et de bancs d’essais où peuvent être réalisés des tests de résistance sur les composants. Les ateliers totalisent aujourd’hui 2 408 m2 mais ils devraient s’agrandir.
«Nos équipements, commente Bertrand Canaple, intéressent les constructeurs et équipementiers dans le domaine des transports − c’est-à-dire l’automobile, dont le sport de haut niveau, le ferroviaire −, mais aussi de l’industrie. En moyenne, on signe 350 contrats ponctuels par an et nous comptons environ 50 à 60 clients dans le monde entier. En résumé, notre métier, c’est de faire de l’ingénierie dans le domaine des essais, à un niveau de spécialisation qui suscite l’intérêt des entreprises bien au-delà de nos frontières.»
Valutec s’appuie pour cela sur les certifications obtenues, dont celles, par exemple, qui lui permettent de travailler pour Renault et PSA.
Quant au site Bombardier de Crespin, il se présente, lui, comme le premier site industriel ferroviaire français, avec notamment 550 ingénieurs. Bombardier transport est actionnaire de Valutec après l’UVHC et la Caisse des dépôts.
Plus d’infos sur www.valutec.fr