Convaincre les PME d’exporter
Assurance-prospection, programme « booster »... Les dispositifs publics de soutien à l'export comportent des mesures qui peuvent se révéler utiles aux PME
![Le dispositif "article 90" d'avances remboursables pour l'adaptation de produits ou de modes d'industrialisation en vue de l'export, dans le domaine militaire. En 2024, il a bénéficié à 39 entreprises, dont 29 PME pour un montant de 70,9 millions d'euros. © ibravery](/thumbs/1368×1026/articles/2025/02/export.jpg)
Feu rouge pour la Birmanie et l'Iran, économiquement fragiles et qui font l'objet de sanctions. Passage du orange au vert clair pour le Kirghizistan et le Kosovo. Vert vif pour le Costa Rica... Ce 4 février, la nouvelle géographie de la politique de financement à l'export a été dévoilée devant une salle comble, à Bercy. Cette liste dont dépend le déclenchement -ou pas- des outils de soutien de l’État à l'export, constitue un moment clé de la semaine annuelle de l'export qui s'est tenue du 4 au 7 février. Plusieurs opérateurs, dont Bpifrance Assurance export, Business France et la Direction générale du trésor de Bercy, ont fait le point sur l'utilisation de leurs outils respectifs, - financement, assurance et accompagnement – en 2024.
Et les PME font l'objet d'une attention particulière, ont expliqué leurs représentants. En matière d'assurance, par exemple, environ la moitié des dossiers instruits chaque année pour l'assurance crédit export qui couvre les risques liés à l’exécution du contrat (18,7 milliards d'euros, en 2024) émanent de PME. Autre exemple, l'assurance prospection (246 millions d'euros, en 2024). Elle prend la forme d'une avance dont la plus grande partie n'est remboursée qu'en cas de succès de la prospection, ce qui permet aux PME de limiter les risques. Autre exemple encore, le dispositif "article 90" d'avances remboursables pour l'adaptation de produits ou de modes d'industrialisation en vue de l'export, dans le domaine militaire. En 2024, il a bénéficié à 39 entreprises, dont 29 PME pour un montant de 70,9 millions d'euros.
«L'export commence en France»
Au delà des mécanismes de financement et d'assurance, les dispositifs d’accompagnement à l'export portés par Business France peuvent aussi être utilisés par les PME. À commencer par des outils très simples. «L'export commence en France», explique Benoît Trivulce, directeur général délégué de Business France, qui travaille à mettre en relation des entreprises françaises et d'éventuels acheteurs étrangers. En 2024, 500 d'entre eux ont été invités à venir sur 37 événements en France, (Salon de l'agriculture...).
À l'inverse, Business France propose aux potentiels exportateurs de se rendre sur des salons ou événements à l'étranger, dans le cadre de "pavillons France". Les rapprochements avec les marchés étrangers se font aussi via des plateformes d'e-commerce. «En 2025, nous aurons environ 405 opérations, dont à peu près 110 pavillons dans lesquels les entreprises françaises seront présentes», annonce Benoît Trivulce. Autres dispositifs portés par Business France, les VIE, Volontaires internationaux en entreprise ( quelque 100 000 jeunes en 20 ans partis à l'étranger ). Des programmes «booster» sont aussi prévus pour accompagner les entreprises décidées à s'engager à l'export. Toutefois, le véritable enjeu, reconnaît Benoît Trivulce, consiste à «susciter l'envie de l'international».