Innovation

Contrôle des pièces : à Chauny, Agilice Industrie passe à l'intelligence artificielle

De la propreté à la retouche de pièce automobile, la société Agilice multiplie les services. Avec la création de l’I-Wall et d’une blanchisserie spéciale pour gants de sécurité, le groupe basé à Chauny joue la carte de l'innovation.

Agilice Industrie a imaginé I-Wall pour aider ses opérateurs au contrôle des pièces automobiles. ©Aletheia Press / E.Chombart)
Agilice Industrie a imaginé I-Wall pour aider ses opérateurs au contrôle des pièces automobiles. ©Aletheia Press / E.Chombart)

Créé par Michel Richard en 2004, le groupe Agilice (6 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel) possède différentes branches de services. Propreté, services à la personne, retouche de pièces automobile... Des domaines dans lesquels l'innovation peut paraître peu présente. Et pourtant... Dans sa branche industrie installée à Chauny (Agilice Industrie), la société a imaginé un nouveau procédé de contrôle des pièces : l’I-Wall. 

« On a toujours contrôlé nos pièces à l’œil nu avec l’intelligence de l’homme, introduit Michel Richard, Président directeur général d’Agilice. Mais l’erreur est humaine, et après cinq heures de travail sans pauses, on fatigue logiquement.. Pourquoi ne pas intégrer l’Intelligence artificielle dans nos lignes de contrôle des pièces ? » Cette question une fois posée, et le temps de l'ingénierie passée, l'I-Wall est né, bijou de la technologie, a été dévoilé en novembre 2022, lors de la cérémonie des Trophées de la performance à Chauny.

200 000 euros d’investis

Prometteur, l'I-Wall manque encore d’entraînement. Après des études de faisabilité et de réalisation, et 200 000 euros d’investis, « la machine n’a pas encore emmagasiné assez de pièces pour être la plus performante possible. Mais c’est une question de temps », assure le Pdg. Il compte sur une commercialisation à partir de la fin 2023. Sur le site de Chauny, où plus de 100 personnes travaillent, le robot permettra ainsi un gain de productivité. Mais il ne devrait pas supprimer d'emplois. 

« On ne supprime pas leurs emplois, on les transforme, défend Michel Richard. L’idée est de faciliter leur travail, les aider, gagner en rapidité. Nos opérateurs commanderont le logiciel, et s’il y a un souci avec une pièce, la machine indiquera le problème et ils se chargeront de la modification. » Pour apprendre à utiliser le logiciel, une formation sera donc proposée à la trentaine de salariés concernés par I-Wall sur le site chaunois.

L'I-Wall peut mesurer et vérifier toute une gamme de pièces, et indiquer aux opérateurs les points de discordance. ©Agilice Industrie

Une blanchisserie unique en France

I-Wall vient en tout cas apporter une brique de plus à la stratégie d'innovation d'Agilice Industrie, qui s'enorgueilli aussi de la réussite de sa blanchisserie lancée il y a un an seulement. « Trop d’industriels jettent leurs gants anti-coupures, alors qu’ils sont lavables, déplore Michel Richard. Ce sont des pertes inconsidérées, pour l’environnement, mais aussi sur le plan économique ! » Pour le Pdg, un lavage coûte six ou sept fois moins à l’entreprise que le rachat de gants neufs. « C’est 60% d’économie sur leur budget gants », affirme le dirigeant, qui, en lançant se service, s'est positionné sur un créneau peu concurrentiel. Jusqu'alors en effet, les gants sales étaient envoyés jusqu'en Espagne pour être lavées, dans une usine qui utilise du chloroétylène, une substance non autorisée en France. « On a cherché l’alternative, et on l’a trouvée », sourit Michel Richard, chimiste de formation.

Alors, un an seulement après le lancement, les ateliers de blanchisserie ouvrent les uns après les autres. À Arras dans le Pas-de-Calais et Mexy en Meurthe-et-Moselle, et dans un mois, ce sera à Chauny. « C’est une prestation clé en main pour laquelle on a investi un million d’euros, souligne, non sans fierté Michel Richard. Nous allons chercher les gants et nous les rapportons aux industriels. On travaille déjà avec le Luxembourg et Mercedes en Allemagne via Mexy. »