Développement économique
Contrat de plan État-Région 2021-2027 : 2,7 milliards d'euros pour le futur des Hauts-de-France
Même s'il est déjà en activité depuis deux années, c'est en 2023 que le contrat de plan État-Région 2021-2027 (CPER), a été signé le 9 janvier dernier à la préfecture du Nord à Lille. Le CPER est un ensemble de projets économiques structurants auxquels l'État, la Région ainsi que d'autres collectivités territoriales s'engagent à réaliser. 2,7 milliards d'euros ont été ainsi mis sur la table pour le futur proche des Hauts-de-France.
Réunis édbut janvier à la préfecture du Nord, les représentants des cinq départements des Hauts-de-France, le préfet de la région, Georges-François Leclerc, le président de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand ainsi que Damien Castelain, président de la Métropole européenne de Lille (MEL) et Alain Gest, président de la communauté d’agglomération d’Amiens Métropole étaient présents pour signer le nouveau plan État-Région (CPER) 2021-2027. Cet ensemble de projets économiques commun en partenariat avec l’État se concentre sur le développement de cinq thématiques : transformer la région, le soutien des territoires, l’attractivité notamment culturelle, la lutte contre l’exclusion et la pauvreté et la mobilité. Les investissements liés à quatre d’entre eux ont déjà été déterminés, le volet «mobilité» est en cours de négociation.
Travailler avec l’État représente une obligation de résultat concret pour Xavier Bertrand, « on ne s’est pas fixé des objectifs inatteignables, nous avons des objectifs bien concrets ». Car ce n’est pas moins de 994 millions d'euros que l’État a investi sur le projet, toujours sans les dépenses du volet sur la mobilité. La Région et les autres signataires ont investi respectivement 995 millions d'euros et 768 millions d'euros. Cela représente au total une enveloppe de 2,7 milliards d’euros dédiée au futur des Hauts-de-France.
La Troisième révolution industrielle, la stratégie pour le climat
Le volet Développement se concentre sur trois axes pour la transition durable du territoire des Hauts-de-France. Le premier vise la décarbonation de l’économie, à travers le développement des énergies renouvelables et de l’économie circulaire. Une refonte du transport maritime est le deuxième défi pour être en accord avec l’Organisation Maritime Internationale qui a pour objectif une diminution de 40% des émissions de gaz à effet de serre des transports maritimes pour 2050.
Reste la préservation des ressources et des milieux naturels de la région, en particulier les milieux forestiers et humides, atteints par la hausse des températures. Ces trois axes forment ce que les signataires nomment la Troisième révolution industrielle. Le volet développement représente 20% du CPER avec 520 millions d'euros d’euros injectés.
Le soutien des territoires pour répondre aux fragilités sociales
Parmi les mesures pour soutenir les différents territoires dans leur développement, des moyens seront investis dans les quartiers prioritaires : 133 millions d'euros par la MEL afin de remettre en état des friches de la métropole. Selon Damien Castelain, président de la MEL, « 25% des friches françaises sont lilloises». L’Etat et la Région ont également investi respectivement 277,8 millions d'euros et 219,4 millions d'euros pour l'ensemble des quartiers prioritaires. L’objectif est de rééquilibrer le parc social du territoire.
Le Canal Seine-Nord Europe est aussi concerné par l’axe du soutien social. « Il faut anticiper la réindustrialisation de la région et l’explosion de la filière logistique », explique Jean-Claude Leroy, président du Conseil départemental du Pas-de-Calais. 35 millions d'euros ont été investi par l’État et la Région pour développer le Canal Seine-Nord Europe. La modernisation des centres-villes et des centres-bourgs ainsi que le renouveau du bassin minier sont également des priorités de ce deuxième axe. Le soutien aux territoires représente 57,3% des crédits, soit 1,547 milliard d'euros.
Lutter contre l’exclusion
« Dans le Nord, il y a 2 600 000 personnes, 94 000 sont au RSA », expose Christian Poiret, président du Conseil départemental du Nord. Selon la préfecture, dans les Hauts-de-France, près d’un million de personnes, soit 18,6% des habitants contre 14% en moyenne française, vivent sous le seuil de pauvreté dont 63% des femmes monoparentales. Pour remédier au problème, les signataires prônent un soutien économique au développement et à la structuration du monde associatif. Le Nord a investi 50,4 millions d'euros dans ce projet.
En outre, le CPER devrait se concentrer sur la formation pour sécuriser les parcours professionnels en prévoyant l’évolution des techniques et compétences à avoir, en soutenant des structures comme le Centre d’animation, de ressources et d’information sur la formation (CARIF) et l’Observation régional de l’emploi et de la formation (OREF). L’enveloppe allouée par l’État pour ces aides est proche de 36,1 millions d'euros. La parité hommes/ femmes et l’accès à l’information professionnel pour les jeunes ont aussi été évoqués.
Rendre la région plus attractive
Pour attirer plus de touristes et de potentiels salariés, le CPER doit faire rayonner la culture des Hauts-de-France. Pour ce faire, le CPER 2021-2027 devrait apporter un soutien pour valoriser le patrimoine historique et culturel déjà existant et aider au développement des territoires les plus affaiblis, en manque de moyens, afin d’aider à rénover des musées ou d’autres bâtiments culturels. Le rayonnement passe aussi par un soutien aux établissements du secteur de l'enseignement et de la recherche.
Le volet mobilité toujours à l’étude
Le dernier axe « n’est pas bloqué, mais retardé » selon Xavier Bertrand. Le conseil d’orientation « qui réunit les élus et les experts de l’administration » n’a pas encore rendu son verdict sur le budget de celui-ci. Le résultat sera dévoilé a priori en février et pour les élus, ce dernier volet est crucial. Les présidents des Départements ont ainsi évoqué les thromboses de l’A1 et de l’A16 et le contournement de Maubeuge comme des enjeux territoriaux importants. Le Canal Seine Nord Europe et la RN2 seront aussi concernés par ce volet mobilité.
Clément LEVEAU
Une enveloppe financière conséquente
- État : 994,262 millions d'euros.
- Région Hauts-de-France : 995,212 millions d'euros.
- Conseil départemental du Nord : 195,400 millions d'euros.
- Conseil départemental du Pas-de-Calais : 146,420 millions d'euros.
- Conseil départemental de l’Oise : 52,976 millions d'euros.
- Conseil départemental de la Somme : 96,205 millions d'euros.
- Conseil départemental de l’Aisne : 28,180 millions d'euros.
- Métropole Européenne de Lille : 194,600 millions d'euros.
- Communauté d’Agglomération d’Amiens Métropole : 56,308 millions d'euros.