Contournement de Rouen : la Seine-Maritime renouvelle son « oui »

C’est une séance plénière extraordinaire qui réunissait l’assemblée du conseil départemental de Seine-Maritime, ce 14 janvier. Une réunion déclenchée suite à la demande du préfet de Seine-Maritime auprès du conseil Départemental, de l’agglomération de Rouen et de la région Normandie, de réaffirmer leur soutien financier au projet de liaison A28/A13, le contournement Est de Rouen. Un chantier qui s’élève à 890 millions d’euros. Une simple formalité pour le président du Département, Bertrand Bellanger : « Avant d’engager sa propre contribution, l’Etat attend confirmation de l’engagement des trois collectivités. » Avec, en ligne de mire, un calendrier retenu qui prévoit une réalisation entre 2018 et 2022 et, donc, une rapide désignation d’un concessionnaire pour les travaux.

Une opposition peu convaincue

Pas de réelles surprises à l’issue des deux heures d’échanges qui ne visaient pas, comme l’a rappelé Bertrand Bellanger, à discuter de la pertinence et l’utilité du projet, validés déjà par l’Etat et le Département. Le conseil Départemental de Seine-Maritime, acte, une nouvelle fois, avec 38 voix pour (et 6 contre), un financement du projet de 22 millions d’euros. Cependant, sur les 68 élus présents ou ayant donné leur pouvoir, 26 n’ont pas pris part au vote par scrutin public. Un choix symbolique qui n’influe pas sur les résultats puisque le quorum était atteint. Mais un choix qui dénote l’embarras que provoque ce projet parmi les conseillers départementaux de l’opposition. Pour rappel, l’assemblée départementale avait initialement approuvé ce projet avec 66 voix pour en février 2018.

La prise de distance de la nouvelle majorité Métropolitaine par rapport à ce projet « serpent de mer » est passée par là. Et la Covid également.Nicolas Rouly, chef de file des élus PSs’est ainsi interrogé, notamment, sur l’intérêt d’un vote de pure forme alors que le contexte économique est bouleversé par la crise sanitaire. « Pourquoi le département de l’Eure, qui a refusé de participer, n’est-il pas à nouveau sollicité ? » s’est également interrogé Nicolas Rouly.

Un projet vital ?

« Nous préparons le territoire pour ceux qui nous suivrons. La question de ce contournement est vitale. Si nous ne prenons pas ces décisions maintenant, l’argent public qui doit bénéficier à ce projet ira ailleurs » a répondu Bertrand Bellanger qui a également évoqué les risques de voir des entreprises s’installer sur d’autres territoires. Reste désormais à savoir quelle sera la position finale de la Métropole de Rouen, son président, Nicolas Mayer-Rossignol, et ses soutiens écologistes ayant clairement marqué leur opposition de principe à ce projet.