Logement
Conjoncture : un vent plus favorable pour l'artisanat du bâtiment
L’activité de l’artisanat du bâtiment a rebondi au premier trimestre 2021, de près de 10%. Mais la Capeb, dans sa note de conjoncture publiée fin avril, reste prudente en raison des tensions sur les approvisionnements et coûts des matériaux.
La
reprise est au rendez-vous dans l’artisanat du bâtiment.
L’activité
des
entreprises du secteur
a
été
soutenue ce premier trimestre. Elle
a enregistré, selon
les chiffres de la Confédération de l’artisanat et des petites
entreprises du bâtiment (Capeb),
une hausse significative
de
9,5%, un
rattrapage, après
une chute sans précédent de
12% un
an auparavant,
en
lien avec le confinement.
Dans
le détail, la
construction neuve a fortement rebondi
ces
trois premiers mois de 2021,
et ce, après un arrêt quasi-total durant la même période en 2020
(+10%, après -14%). Soutenue principalement par la progression des
travaux de performance énergétique des logements (+11,5%), la
rénovation
dans l’ancien a crû
de
9%.
Pour autant, cette dynamique encourageante s’accompagne d’un net repli du nombre de logements autorisés à la construction (-17,4%) et d’un recul des logements mis en chantier (-9,5%), lors des 12 derniers mois, par rapport à la même période un an auparavant. Une situation qui inquiète les professionnels. Comme les difficultés d’approvisionnement – voire de pénurie- des matériels et matériaux de base, depuis plusieurs semaines, qui se traduisent par une envolée des prix.
Exemples, sur un an, le prix de vente des
produits sidérurgiques de base et ferroalliages a augmenté de 15,4%
en février, le cours du cuivre a presque doublé, selon l’Insee.
C’est « une
situation difficile pour nos entreprises qui ont connu une importante
perte de rentabilité depuis plus d’un an et surtout lourde de
conséquences pour les travaux liés à MaPrimeRénov’ »,
souligne Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. Pour
certaines catégories de travaux aidés,
« les
financements sont basés sur des calculs de coût au mètre carré ;
ce phénomène augmenterait donc mécaniquement le reste à charge
des bénéficiaires »,
explique l’organisation professionnelle.
Les
indicateurs d’activité passent au vert
La
trésorerie s’est améliorée, en ce début d’année, pour 31%
des entreprises artisanales du bâtiment. Seules 8% déclarent une
détérioration. Début avril, les carnets de commande se sont
regarnis : à 102 jours, ils en ont gagné 35 par rapport à la
même période de 2020.
Signe
de retour à meilleur moral des dirigeants, davantage d’entreprises
envisagent d’investir au cours des six prochains mois, soit 12%,
contre 1% l’année dernière. Par ailleurs, 28% d’entre elles ont
constaté une croissance de leur activité réalisée en
sous-traitance.
Cette
tendance positive se reflète sur l’ensemble des corps de métiers
qui affichent une hausse d’activité, en volume, oscillant entre 7
et 12%. L’électricité, la menuiserie-serrurerie ainsi que
l’aménagement-décoration-plâtrerie confirment leur dynamisme
avec une progression comprise entre +10,5% et +12%. L’évolution a
été plus modérée dans la maçonnerie (+9%) et la
couverture-plomberie-chauffage (+7%).
L’emploi
salarié rebondit
Dans ce contexte plus favorable, l’emploi salarié s’est accru de 3,3% sur les 12 derniers mois. Au total, selon l’organisation professionnelle, 24 000 postes dans la construction ont été créés, dont 18 000 générés par les entreprises de moins de 20 salariés. Ces chiffres devraient grimper davantage si l’activité maintient sa progression tout au long de cette année.
Redémarrage
dans tout l’Hexagone
Au niveau des territoires, la hausse de l’activité des artisans du bâtiment s’observe dans toutes les régions : nettement, aussi bien en Bretagne qu’en Provence-Alpes-Côte d'Azur (+11,5%), ou Grand-Est (11%), plus modérément en Auvergne-Rhône-Alpes, dans les Pays de Loire (+8,5%), mais en deçà de la moyenne nationale en l’Île-de-France (+8%) et dans les Hauts de France (+7,5%).
Tensions
sur les approvisionnements en matières premières : Bercy
installe une médiation
Pour tenir compte de la situation spécifique du secteur du bâtiment et des travaux publics, Alain Griset, ministre délégué en charge des PME, a mis en place une médiation de filière entre les différents acteurs du secteur. L’objectif : identifier les éventuels comportements abusifs, sécuriser les approvisionnements ainsi que l’activité des entreprises. Une première réunion de travail doit se tenir prochainement avec les ministres, le médiateur des entreprises et les acteurs du secteur, a annoncé Bercy, le 20 mai, dans un communiqué.