Conjoncture : repères
Contre-performance de la croissance fin 2019…
La croissance a ralenti à 1,2 % en 2019, a confirmé l’Insee. Le dernier trimestre a été mauvais, impacté par le mouvement social contre la réforme des retraites : le PIB a reculé de 0,1 %.
Les manifestations et grèves contre la réforme des retraites ont pénalisé plus fortement qu’anticipé l’activité dans l’Hexagone. Au dernier trimestre 2019, le PIB a baissé pour la première fois depuis le deuxième trimestre de l’année 2016. L’indicateur a reculé de 0,1% après la progression de 0,3% enregistrée les trois mois précédents. Sur l’année, la croissance est estimée à 1,2 %, en deçà du 1,7 % de 2018. Un repli un peu plus fort que prévu, qui traduit l’affaiblissement de la production des biens et services, mais aussi la décélération de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises, fin 2019.
Ralentissement de l’activité
Dans le détail, la production totale de biens et services a décru passant de 0,3% au troisième trimestre 2019 à -0,2% le trimestre suivant. Un mauvais chiffre qui s’explique par le fort repli qu’ont connu les branches de production de biens (-1,5% contre -0,6%), de la construction (-0,3% après +0,7%) et des services marchands (+0,3% contre +0,6%). Sur l’ensemble de l’année 2019, la production totale décélère, avec un taux de +1,6% au lieu de +2% en 2018. Une baisse due en grande partie au mouvement de protestation contre la réforme des retraites ainsi qu’aux blocages dans les raffineries.
Globalement l’investissement, (FBCF) a ralenti de façon plus prononcée avec seulement +0,3% enregistré en fin d’année, contre +1,3% le trimestre précédent. Et ce, en raison notamment de la décélération de l’investissement des entreprises (+0,3%, après +1,6%) mais aussi de celui des ménages, (+0,5%, après +0,9%). Toutefois, sur l’année, l’investissement total a progressé de 3,6% en 2019, contre +2,8% enregistré un an auparavant.
Bien qu’en léger recul au dernier trimestre (-0,2%, contre+0,4 %), la consommation des ménages affiche une accélération sur l’ensemble de l’année, de 1,2% au lieu de +0,9% un an auparavant.
Et le quatrième trimestre 2019 a encore été pénalisé par une contribution nulle des échanges extérieurs à la croissance du PIB. L’impact négatif des variations de stocks, quant à lui, s’est amplifié : les incertitudes liées à la fois au mouvement social et aux tensions à l’international ont pu inciter les entreprises à réduire leur stocks.
…mais regain de confiance des ménages, en janvier
Les Français retrouvent un peu le moral, malgré les grèves. D’après l’enquête de conjoncture de l’Insee, réalisée au mois de janvier, la confiance des ménages dans la situation économique repart légèrement à la hausse.
L’indicateur correspondant augmente de 2 points par rapport au mois de décembre dernier et se situe désormais à 104, au-dessus de sa moyenne de longue période (100), selon l’Institut de statistique. Plusieurs indicateurs sont au vert. Ainsi, l’opinion des ménages sur leur situation financière future s’améliore nettement, avec un solde correspondant qui gagne 4 points, après la baisse de 5 points de décembre dernier. Idem pour la situation financière passée qui pour sa part prend 3 points. Les ménages semblent par ailleurs plus disposés à effectuer des achats importants ( voiture, électroménager, …). L’indicateur correspondant repart d’un point. Les trois soldes se situent au-dessus de leur moyenne de long terme.
L’indicateur chiffrant la capacité d’épargne future des ménages quant à lui augmente de 2 points, tandis que celui mesurant leur capacité d’épargne actuelle reste inchangé. A l’inverse, une part moins importante des ménages estiment qu’il est opportun d’épargner (-2 points). A noter qu’en décembre, la consommation des ménages avait chuté de 0,3 %.
En revanche, au début de l’année 2020, la méfiance des Français persiste quant à leur niveau de vie futur (l’indice perd un point), alors que leur sentiment sur le niveau de vie passé se stabilise. Par ailleurs, la crainte des ménages quant à l’évolution du chômage reste stable, toujours en dessous de sa moyenne. Enfin, ces derniers n’anticipent pas une remontée du taux d’inflation.
Fatima Ezzahra DARDAOUI, Zakaria ANAGRA et B.L