Conflits d'intérêts: début du réquisitoire au procès d'Eric Dupond-Moretti

L'accusation a débuté son réquisitoire mercredi après-midi au procès inédit d'Eric Dupond-Moretti, jugé devant la Cour de justice de la République (CJR) pour des soupçons de conflits d'intérêts, une première pour...

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti (C) au palais de justice de Paris le 15 novembre 2023 © Thomas SAMSON
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti (C) au palais de justice de Paris le 15 novembre 2023 © Thomas SAMSON

L'accusation a débuté son réquisitoire mercredi après-midi au procès inédit d'Eric Dupond-Moretti, jugé devant la Cour de justice de la République (CJR) pour des soupçons de conflits d'intérêts, une première pour un ministre de la Justice en exercice.

Le président Dominique Pauthe a donné la parole peu après 14H00 à Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui représente l'accusation.

Ce dernier a commencé par demander, exceptionnellement, à requérir à la barre, dans le prétoire, plutôt que depuis sa place à droite de la cour, d'où il ne "voit pas une grande partie" des juges, a-t-il expliqué. Avant de s'excuser par avance d'ainsi "tourner le dos" à la défense d'Eric Dupond-Moretti.

"C'est bien des valeurs de la République et des règles qu'elle se donne qu'il est question devant cette cour", a débuté le haut magistrat.

"Jamais en prêtant mon serment de magistrat il y a 35 ans je n'aurais imaginé" devoir requérir contre "un ministre de la Justice en exercice", a-t-il dit.

"Je mesure, M. le ministre, l'épreuve que cela représente pour vous, qui êtes très habitué aux prétoires", a continué Rémy Heitz à l'adresse de l'ex-avocat star aux 36 ans de barreau. "Vous voir là en civil parmi nous alors que nous sommes en robe, ne fait plaisir à personne", a-t-il assuré. C'est un exercice difficile pour moi et je n'en tire aucune satisfaction personnelle".

Le garde des Sceaux est jugé pour des soupçons de "prise illégale d'intérêt", accusé d'avoir usé de ses fonctions pour régler des comptes avec des magistrats qu'il avait critiqués quand il était avocat. Il conteste fermement.

"Ce procès est lourd, lourd pour l'institution et non sans conséquence sur les relations interpersonnelles de ses acteurs qui devront continuer ensemble pour le bien de la justice", a-t-il aussi dit.

Ce réquisitoire à deux voix, avec l'avocat général Philippe Lagauche, doit durer trois à quatre heures. La défense du ministre aura la parole jeudi.

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