Comprendre la Sarre mosellane pour mieux prévenir ses futures crues

On rappellera en préambule quelques données géographiques et hydrologiques relatives à la rivière de la Sarre qui concerne tout particulièrement la Moselle. Longue de 246 km, elle prend sa source dans le massif des Vosges, au pied du Donon, coule en Lorraine, en Alsace bossue et dans les Länder allemands de la Sarre (Saarland) et de Rhénanie-Palatinat (Rheinland-Pfalz). Affluent de la Moselle, sous-affluent du Rhin, elle traverse six villes et villages mosellans. Deux sont situés sur le territoire de la communauté de communes de Sarrebourg-Moselle Sud (Sarrebourg et Sarraltroff) et quatre sur le périmètre de la communauté d’agglomération de Sarreguemines Confluences (Sarralbe, Sarreinsming, Sarreguemines et Grosbliederstroff). Le débit de la Sarre a été observé durant une période de douze ans, de 1997 à 2008, à Wittring, commune située à une dizaine de kilomètres de Sarreguemines. Ces dernières décennies, le bassin versant de la Sarre a connu des inondations de la Sarre et de ses affluents et des phénomènes de coulées d’eaux boueuses.

Le PAPI, comme, outil de prévention et d'action

La mise en place du Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) sur le territoire a pour objet de caractériser la vulnérabilité du territoire aux inondations et de proposer des premières pistes d’action de lutte contre les inondations en s’appuyant sur le fonctionnement naturel des cours d’eau. Le PAPI permet d’améliorer la prévision des crues et les dispositifs d’alerte, mais aussi de développer une culture du risque en entretenant la mémoire des inondations auprès du public comme des élus. Les déménagements ou la diminution des liens communautaires font parfois perdre la mémoire de ce risque. L’objectif est aujourd’hui de préparer le territoire face aux événements de ce type qui invariablement resurgiront à plus ou moins long terme. L’ambition est donc de collecter des données et le savoir, le retour d’expériences issus des précédentes crues. Dans le but de construire une culture du risque collectivement partagée. Lors de ces épisodes traumatiques, les habitants ont souvent pris des photos, des vidéos mais ont également des souvenirs à partager. Pour mener à bien ce travail de mémoire et multiplier les points d’observations, il est fait appel aux riverains ayant ou brodant la Sarre. Ils peuvent apporter des informations personnelles relatives aux inondations ou aux coulées de boue (documents, témoignages, photographies, vidéos, cartes postales...) ou aux repères de crues oubliés témoignant de l’ampleur de l’événement. L’ensemble des données récoltées permettra de poser de nouveaux repères de crue, des panneaux d’informations, servira à créer du contenu de sensibilisation.