La crise sanitaire a mis l’accent sur l’importance pour les commerçants d’opérer une transition numérique. En Saône-et-Loire, depuis plusieurs années, la CCI accompagne les commerçants dans cette démarche.
Click and collect. Le terme n’a sans doute jamais été autant utilisé que depuis les confinements de 2020. Dans le cadre du plan de relance, la CCI de Saône-et-Loire avait entamé une action à destination des industriels afin de les guider vers la transition numérique mais le second confinement a obligé la structure à se tourner plus vite vers les commerçants. « 30 % d’entre eux n’ont aucune présence sur le web et 65 % ont du mal avec le vocabulaire numérique » regrette Michel Suchaut, président de la CCI Saône-et-Loire. Dans l’urgence, la chambre consulaire a mis en place l’opération SOS Numérique. Dans chaque département, les commerces vivant une fermeture administrative ont été identifiés pour en profiter. En Saône-et-Loire, 208 ont ainsi été contactés par un conseiller commerce afin de profiter d’un diagnostic. « L’objectif était de connaitre leur stratégie commerciale vis-à-vis d’internet, des réseaux sociaux…afin d’établir leur maturité digitale. Poster quelques photos de produits et mettre en place un système de vente en ligne, ce n’est pas la même chose. »
Au-delà du confinement
Pour le président de la CCI Saône-et-Loire, l’important est de travailler dans la durée sur cette transition numérique. « Nous sommes là pour leur montrer comment poursuivre une activité à distance _même après la fin du confinement_ et garder la relation client au-delà de la boutique. » Il précise également que 60 % des commerçants ne gèrent pas leur visibilité sur Google. « Avoir une existence numérique est essentiel pour que les outils soient pertinents. » Référencement, mapping, Google Map, … à travers des webinaires, la CCI de Saône-et-Loire a ainsi récemment formé une quarantaine de dirigeants aux questions du numérique. Loin de se limiter à la création d’une boutique en ligne, les participants ont pu découvrir l’indispensable réglementation associée. « On s’aperçoit logiquement que ceux qui sont sur internet ont plus de chance de développer leur chiffre d’affaires. Cependant, une boutique connectée ne remplace pas un magasin, c’est un complément capable de maintenir le lien et une activité. »
Une réponse aux commerçants
Si certains commerçants avaient déjà entamé leur transition, profitant notamment des ateliers mis en place par la CCI de Saône-et-Loire depuis 2017, d’autres ont entamé une phase de questionnement à cause de la crise sanitaire. « L’aspect financier et le retour sur les investissements font partie de leurs interrogations. » En réponse, le président rappelle que des solutions de financement destinées à l’investissement pour le numérique ont été mises en place dans le cadre du plan de relance. « Les entreprises peuvent bénéficier de 500 euros versés par l’Etat tandis que les EPCI qui mettront en place une plateforme pourront prétendre à 20 000 euros pour aider les commerces locaux. » La CCI propose en parallèle des formations. « Les commerçants les plus jeunes arrivent à s’en sortir mais les plus âgés sont moins au fait du numérique. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert