Commerce de centre-ville : recul dans les villes moyennes
L’Insee Hauts-de-France a publié une étude sur le commerce de centre-ville des 30 villes moyennes de la région. Avec un constat : entre 2009 et 2015, les effectifs salariés y ont diminué de 1,5% par an.
Les villes moyennes de la région concentrent un habitant sur cinq et un tiers des emplois salariés du commerce de proximité, soit 81 900 salariés pour 15 300 établissements, dont trois sur dix se situent dans les centres-villes. Si le commerce de proximité se maintient en moyenne sur l’ensemble de ces agglomérations (avec une baisse de 0,1% des effectifs salariés), il recule dans leurs centres-villes, comme dans les autres régions. Une baisse qui atteint dans les Hauts-de-France 1,5% en moyenne par an, le nombre de commerces a diminué en six ans passant de 7 600 à 7 200. Les effectifs salariés présentent des trajectoires différentes selon la localisation des commerces : ils progressent par exemple nettement entre 2009 et 2015 à Saint-Amand-les-Eaux, Orchies, Arras, Fourmies et Péronne (entre +1 et +2,5% par an) alors qu’ils stagnent ou diminuent dans les centres-villes (-2,5% par an à Péronne).
Concurrence et solutions
La conséquence logique de l’extension des zones commerciales et des grandes surfaces implantées en périphérie de ces agglomérations, mais aussi du développement du e-commerce. Ainsi, le nombre de salariés dans le commerce reste stable, ou en légère baisse à Calais (-0,4%), Laon (-0,9%), Château-Thierry (-0,5%) Saint-Omer (-0,2%) ou encore Maubeuge (-0,7%), alors que l’évolution est, elle, franchement dégradée dans leur centre-ville, où le recul de l’emploi est beaucoup plus marqué, entre -3,4% et -1,8% par an. Certaines autres villes moyennes de la région voient leurs commerces décliner de façon globale : particulièrement dans les centres-villes de Caudry (-3,7% par an entre 2009 et 2015) et Boulogne-sur-Mer (-2,6% sur la même période).
Pour lutter contre ce phénomène et relancer la dynamique commerciale des centres-villes des villes moyennes, l’État a lancé avec plusieurs partenaires, dont l’association “Villes de France”, le plan de revitalisation “Action cœur de ville” (plus de 5 milliards d’euros débloqués sur cinq ans) ; 23 communes des Hauts-de-France sur les 222 retenues au niveau national ont à ce jour été sélectionnées pour bénéficier de ce programme. L’attrait touristique peut lui aussi permettre de lutter contre cette désertification commerciale : à Berck-sur-Mer, même si la population a reculé, le commerce est resté stable en centre-ville. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres villes moyennes où le recul de la population a entraîné celui des commerces de proximité : à Boulogne, Laon et Tergnier, il a accusé une baisse de plus de 2% par an, le niveau de vie des habitants étant également corrélé à cette diminution, de même que le nombre de personnes en emploi.