Finances

Comment optimiser le manque de trésorerie dû au ralentissement commercial de début d’année ?

Avec la crise sanitaire liée à la Covid-19 débutée en mars 2020, un second confinement en fin d’année puis un troisième fin mars 2021, les commerces comme les entreprises ont été mis à rude épreuve. Certains, selon leur statut, ont bénéficié d’aides de l’État, d’autres un peu moins… mais tous ont dû faire face à de nombreuses charges fixes (assurances, baux, salaires, électricité…) qu’il a bien fallu honorer. Après plus d’un mois et demi d’ouverture et de reprise de l’activité où en sont les entreprises, commerces, restaurants… ? Comment composer dès lors avec une trésorerie souvent réduite au minimum suite au long ralentissement commercial de ce début d’année ? Comment anticiper de futures défaillances ? Et comment réussir justement à régler ses fournisseurs, payer ses taxes, virer les salaires ?...

Optimiser le manque de trésorerie, c’est possible, reste à être bien conseillé...
Optimiser le manque de trésorerie, c’est possible, reste à être bien conseillé...

Vers qui se tourner pour être bien informé et surtout bien conseillé ? C’est l’un des rôles clés de l’expert-comptable que d’anticiper les problématiques auxquelles risquent d’être confrontées leurs clients et de leur proposer la, ou les solutions, adaptées à la situation de chacun. «Pour accompagner les clients qui présentent une trésorerie fragilisée par le ralentissement commercial de ce début d’année, la plus-value de l’expert-comptable consiste à réaliser en premier lieu un plan de trésorerie. Puis, en fonction des résultats, nous allons proposer différentes actions à nos clients. Ces dernières restent confidentielles ce qui garantit aussi une certaine sérénité au dirigeant. Les actions menées permettront justement de sécuriser la trésorerie pour assurer les règlements courants tels que les salaires ou encore les factures des fournisseurs…»


5 conseils pour passer l’été en toute sérénité

• 1. L’action commerciale

Bien surveiller ses comptes clients et avoir recours au recouvrement des créances commerciales est cruciale pour la trésorerie d’une entreprise. En effet, les impayés et les factures en souffrance pèsent lourd sur le manque de trésorerie. Encadré par la loi, le recouvrement de créances consiste à utiliser tous les moyens afin d’obtenir d’un débiteur le paiement de la créance due.

• 2. La masse salariale : décaler le paiement des cotisations patronales auprès de l’Urssaf

C’est une pratique courante à laquelle peut avoir recours tout dirigeant qui éprouve des difficultés. Pour bénéficier du report, il suffit de remplir un formulaire de demande préalable. En l’absence de réponse de l’Urssaf sous 48 heures, cette demande est considérée comme acceptée et les cotisations qui ne seront pas payées seront alors automatiquement reportées.

• 3. La négociation avec sa banque, le recours à l’affacturage et l’assurance-crédit. Très souvent, les dirigeants de PME se tournent vers leur banque alors qu’ils ont déjà des difficultés de trésorerie et qu’il est déjà presque trop tard. Toujours dans l’idée d’anticiper les défaillances, les patrons et/ou dirigeants des PME en difficulté, peuvent se tourner vers leurs banques ou des sociétés spécialisées d’affacturage qui permettent le financement des factures émises ; ou encore ils peuvent céder leurs créances et ainsi se protéger contre les risques d’impayés de leurs clients.

• 4. L’opportunité de compléter son PGE

Toute entreprise dont la trésorerie a été impactée par l’épidémie du Covid-19 peut demander un prêt garanti par l’État (PGE) et ce, jusqu’au 31 décembre 2021. Ce que les dirigeants savent moins c’est qu’une fois le PGE souscrit, ils peuvent également le compléter (jusqu’à trois mois de chiffre d’affaires soit 25 % du CA ou 2 ans de masse salariales pour une entreprise en création ou innovante) afin de faire face à des dépenses non anticipées (paiement des taxes, achat de fournitures,…) et éviter ainsi de puiser dans une trésorerie déjà affaiblie par un début d’année complexe.

• 5. La possibilité de saisir la Commission départementale des Chefs des Services Financiers (CCSF)

En cas de difficulté à régler une échéance fiscale ou sociale, (impôts, TVA, charges sociales) la CCSF peut être saisie. Les entreprises peuvent bénéficier de ce dispositif sous réserve d’être à jour de leurs obligations déclaratives et de paiement de la part salariales. Le dirigeant doit alors constituer un dossier exposant les difficultés de son entreprise qui sera examiné par la commission (en lien avec chaque comptable ou organisme chargé du recouvrement des créances publiques) qui établira à la suite un plan de règlement échelonnée des dettes fiscales et sociales.


Céline DARGENT

Expert-comptable & Commissaires aux comptes associée chez Sadec-Akelys

Le Conseil de l’expert

Les cinq mesures précédemment citées sont valables uniquement pour les sociétés qui n’ont pas de dettes. Pour toute entreprise qui a déjà des dettes et qui subit de plein fouet le contre coup du ralentissement commercial, le dirigeant, et lui seul, doit lancer auprès du président du tribunal de commerce une procédure de mandat ad hoc. Souvent utilisé comme préalable à la procédure de conciliation ou de sauvegarde, le mandat ad hoc a pour mission de rétablir la situation de l’entreprise avant qu’elle ne soit en cessation de paiement !