Numérique
Comment les solutions de relation client sont-elles devenues plus efficaces ?
Les solutions de relation client ont beaucoup évolué ces dernières années autour du concept de CRM (Customer relationship management), avec marketing "in-bound".
Le
créneau de marché de la relation commerciale reste très porteur :
de 50 milliards de dollars en 2020, il devrait grimper à 80
milliards en 2025. Durant
des années, les grands éditeurs de logiciels se sont focalisés sur
le suivi des ventes. L’accompagnement des vendeurs se résumait
souvent à vérifier l’activité de démarchage et les actions de
prospection : combien de nouveaux contacts établis, pour quels
profils de clients, éventuellement, et avec quel pourcentage de
conversions en achats, au final.
Au
tournant des années 2000, avec le développement d’Internet, des
pionniers du CRM avaient fait une percée, parmi lesquels Siebel
et Salesforce, deux start-up nées
dans la Silicon Valley (en 1993 et 1999, respectivement). Cette
nouvelle génération de logiciels de la relation client était en
avance sur le marketing digital. Elle a contribué à la banalisation
du modèle de licence SaaS (software
as a service), c’est-à-dire un
paiement par utilisateur, par mois - bien avant que l’on parle de
solutions sur le cloud.
Les
géants du logiciel, comme Oracle, SAP ou Microsoft, ont d’abord
sous-estimé le phénomène. En 2005, Oracle s’est rattrapé en
achetant Siebel à prix d’or (5,8 milliards de dollars !). Le
géant allemand SAP a attendu 2013 pour acquérir Hybris.
Pendant ce temps-là, Salesforce a su consolider sa place de leader
jusqu’à aujourd’hui.
Une
nouvelle génération de logiciels
Le
marché du CRM reste détenu, pour près de 50%, par cinq ou six
leaders historiques au nombre desquels figurent IBM ou Sage, etc.
Mais, constate le cabinet d’études Gartner,
certains, comme SAP, ont perdu du terrain, ces dernières
années, au profit d’une nouvelle génération de start-up, comme
SugarCRM, Hubspot, Mailchimp,
Zoho… qui surfent sur la vague du e-marketing et des réseaux
sociaux. Ces nouveaux acteurs proposent souvent des
prix plus attractifs : 20 ou 25 euros par utilisateur, par
mois (avec essai gratuit), contre 80 à 100 euros ailleurs.
On
dénombre une bonne centaine de ces acteurs du CRM de nouvelle
génération. Leur argument : essayez une application très facile
d’accès, ergonomique, utilisable partout à partir d’un
smartphone, et découvrez toutes les facettes possibles du web et du
marketing digital, à travers des interfaces intuitives.
Certains
de ces jeunes éditeurs proposent de commencer gratuitement et
facturent du conseil ou de la formation en mettant l’accent sur les
techniques du marketing "in-bound" ou "marketing
entrant",
visant à faire venir le client ou le prospect vers une marque,
notamment, en lui poussant du contenu ("content
marketing"),
contenu
relayé par les médias sociaux et bien référencé sur Google.
Le marketing ABM
Les
applications CRM de nouvelle génération privilégient l’orientation
client ("client
centric").
Le concept de compte client est souvent mis en avant, ainsi que celui du marketing ABM
("account-based marketing"),
c’est-à-dire le suivi des comptes
stratégiques : comment se concentrer sur les clients ou
prospects à plus fort potentiel, plutôt que de démarcher à
l’aveuglette.
Divers
modules aident à mener des recherches d’informations et d’éléments
de communication, ou à lancer des sondages (grâce à
Survey Monkey, par exemple), à tirer parti des réseaux
sociaux, à éditer des devis très facilement, etc.
En
principe, l’application s’appuie sur une plateforme unique, ce
qui facilite la communication entre le client et son contact
commercial, quels que soient les canaux d’échange utilisés :
e-mails, SMS, chat (messagerie instantanée), Facebook,
LinkedIn, Tweeter...
Suivre
son "pipeline de vente" s’apparente
presque à du gaming ou jeu vidéo : on suit le parcours
du client, on en apprend un peu plus sur son univers ; on
l’accompagne, on le fidélise en lui poussant
des informations liées à ses préoccupations professionnelles,
on anticipe ses besoins, on lui suggère des évolutions pertinentes,
on l’alerte sur les initiatives de ses concurrents, etc. Bref, on
le bichonne.
En quelques clics, on peut
envoyer une invitation, lancer une visio-conférence, créer des
appels ou envoyer des e-mails pour évaluer la satisfaction des
clients et leurs attentes. Ou encore élaborer, pour
eux, des présentations
("pitches") personnalisées.
La plupart des tâches administratives - reporting, prévisionnels, etc. - sont grandement facilitées : les données clés, comme l’historique des transactions ou les ventes finalisées, sont toujours à disposition.
Enfin,
les managers s’y retrouvent aussi très bien : ils peuvent
comparer les performances de leurs vendeurs, évaluer l’impact des
campagnes de marketing ou de publicité. Bref, dormir sur leurs deux
oreilles – ou presque…