Entreprise du patrimoine vivant
Comines : artisans-marbriers de génération en génération
Chez les Vandermarlière, on est marbriers de père en fils. Installée à Comines, la TPE est dirigée par Max Vandermarlière, qui a pris la suite de son père. Son fils Guillaume est lui-même en train de prendre la relève.
Depuis sa création en 1931, la
marbrerie Vandermarlière a évolué tout en conservant son
savoir-faire historique : la taille et la gravure de pierre. «Après
la guerre, il y a eu un important besoin de reconstruction et donc de
taille de pierre. Mon père s'est installé ici à Comines»
explique Max Vandermalière. Il reprend l'entreprise dans les années
80, alors spécialisée dans la taille de pierre pour le bâtiment et
la marbrerie funéraire. Aujourd'hui, le premier marché représente
encore deux tiers de l'activité.
«Nos
clients sont des particuliers, des entreprises de maçonnerie, des
ébénistes, des artistes... On a une approche technique spécifique»
explique le dirigeant. Et surtout, des matériaux hors du commun
comme la pierre bleue de Soignies (Belgique), du marbre blanc de
Carrare ou encore du quartzite du Brésil. Pour autant, l'entreprise
ne se définit pas comme haut de gamme – même si certaines
pierres, de par leur rareté, en font des matériaux d'exception –
: «Nous
avons des matériaux pour tous types de profils. Mais ce qui fait
notre savoir-faire, c'est le travail à la main, sur des tranches (de
marbre, de pierre, de granit...) qui peuvent aller de 2 à 20 cm
d'épaisseur. On aime les moutons à cinq pattes et on conçoit avec
et pour le client»
explique Guillaume Vandermarlière, apprenti tailleur depuis ses 16
ans.
Minutie
et passion
Depuis
quelques années, l'artisan a voulu accentuer le développement de la
partie sculpture, avec des blocs pouvant aller jusqu'à 4 tonnes. Il
participe même aux différents symposiums internationaux de
sculpture sur marbre (le prochain se déroulera à Béziers du 31
août au 22 septembre prochains), durant lesquels il expose ses
œuvres, imaginées durant des mois auparavant.
À
Soignies par exemple, Guillaume Vandermarlière a fait partie des six
lauréats (sur 18 postulants) et y a exposé une sculpture d'avion en
papier. «C'est
l'occasion de sortir la tête de l'eau et de montrer notre
savoir-faire. Quand j'y participe, je suis face à des sculpteurs
internationaux. L'idée pour l'entreprise, serait d'aller plus loin
sur ce type de marché et de proposer des pièces uniques»
explique l'artisan, qui a réalisé sa toute première gravure à
l'âge de 7 ans. Certaines de ses œuvres sont d'ores et déjà
exposées dans le magasin.
«On
se démarque par notre côté artisanal. On ne travaille pas du tout
avec de grosses machines. L'ensemble des finitions sont faites à la
main. En fait, c'est la pierre qui nous parle...»
témoigne Max Vandermarlière, à côté de la boutique où, à
l'extérieur, sont stockées et travaillées toutes les pierres.
Prochaine
étape pour les marbreries, le déménagement, début 2025, sur un
terrain deux fois plus grand, à la fois en extérieur mais aussi
côté bureaux. Et surtout, l'installation d'une machine numérique
de 9 mètres sur 7 qui permettra de faire de la découpe et de
l'usinage, sans pour autant oublier la main de l'homme, indispensable
sur les détails.
Un
savoir-faire reconnu en France
La France étant l'un des principaux pays où la pierre est exploitée, la taille de pierre fait partie du patrimoine et du tourisme. «Avoir le label EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant) nous met en valeur sur certains marchés et montre les compétences et la qualification. Cela nous oblige aussi à proposer des produits de qualité» témoignent le père et le fils. Parmi les réalisations de la TPE, le fronton de la gare Lille-Flandres avec gravure dorée à la feuille, la bordure de quai en granit gravé sur le Port de Calais et le personnage Jaurès à la station de métro éponyme, à Villeneuve d'Ascq.